Comme pour bon nombre de Montréalais, juillet sera le mois du déménagement à Nuits d'Afrique.

Pour son 25e anniversaire, qui aura lieu du 12 au 24 juillet, le plus vieux festival «world» de Montréal déplace son volet extérieur du parc Émilie-Gamelin au tout nouveau «Parterre» du Quartier des spectacles, où était jadis située la scène blues du Festival de jazz.

«C'est un gros défi pour nous, admet Frédéric Kervadec, programmateur international. Toute la logistique est à revoir. Mais comme le festival a 25 ans, on voulait vraiment marquer le coup. Quand on nous a proposé le Quartier des spectacles, on a saisi l'occasion.»

Ce changement de lieu n'a pas seulement valeur de symbole. Il devrait permettre à Nuits d'Afrique d'aller chercher un autre public, qui fréquentait plus ou moins la zone Émilie-Gamelin. Sans compter qu'il y aura plus d'espace pour faire de plus gros concerts. «De 8000, notre capacité est montée à 15 000 places», souligne Frédéric Kervadec.

Ceci expliquant cela, les organisateurs ont mis le paquet pour la programmation à la belle étoile, qui se tiendra pendant le dernier week-end. C'est la pop star ivoirienne Meiway, roi du zoblazo, qui ouvrira le bal le 21 juillet et les légendes antillaises Kassav', habitués du festival en salle, qui le clôtureront le 24 juillet. Entre les deux, on retrouvera la Malienne Oumou Sangare et la formation congolaise Soukouss Stars reformée pour l'occasion, ainsi qu'une pléiade d'artistes world locaux et le fameux Village Nuits d'Afrique, qui migre lui aussi vers le Quartier des spectacles.

Afrik electronik

Et à l'intérieur maintenant? Clin d'oeil aux 25 ans du festival, la légende Makossa Manu Dibango ouvrira le festival le 13 juillet au Métropolis. Le saxophoniste de 77 ans - qui n'est pas venu au Québec depuis une demi-douzaine d'années - reprendra tous ses classiques à la sauce actuelle, dans le sillon de Makossa 2.0., son nouvel album.

Ce sera, de loin, le plus important événement en salle, où la plupart des concerts seront plutôt axés sur les découvertes. On pense entre autres à la bassiste funky ivoirienne Manou Gallo, accompagnée du groupe hollandais Van Merwijks Music Machine (12 juillet, Cabaret du Mile End), au chanteur pop Kenyan Makadem, connu pour sa chanson-hommage à Barack Obama (12 juillet, Balattou), à Meklit Hadero, auteure-compositrice folk-jazz d'origine éthiopienne (14 juillet, Cabaret du Mile End), au rockeur touareg nigérien Bombino (19 juillet, Balattou) ou aux nouvelles stars du «néo-trad» guinéen, Les Espoirs de Coronthie (20 juillet, Cabaret du Mile End).

À découvrir encore davantage: une nouvelle série «soundsystem», qui se tiendra à la SAT pendant toute la durée du festival. On pourra y danser jusque très, très tard au son de DJ «ethno-techno» comme Boogat et Poirier, du Québec, Dos Mundos et DJ Kyabu, de Toronto, ou Mr OK, de Port-au-Prince.

Mises sur pied avec la bande du Masala Sound System - émission phare de CISM -, les Soirées Masala Sono annoncent les nouvelles couleurs de Nuits d'Afrique, qui souhaite renouveler sa palette et son public. «C'est un vent nouveau. On veut se positionner comme référence en musiques du monde. Et cette avant-garde fait partie des nouvelles tendances», résume Frédéric Karvalec.

À noter que ce «spécial 25e» bénéficiera d'un budget plus important. Frédéric Karvadec parle d'un «investissement», mais selon la codirectrice Suzanne Rousseau, les chiffres définitifs ne seront confirmés qu'à la fin du festival.

Nuits d'Afrique, du 12 au 24 juillet. Info: www.festivalnuitsdafrique.com