Projet ambitieux et bâtiment à l'architecture exceptionnelle, le MuCEM, grand musée consacré à la Méditerranée, ouvre ses portes vendredi à Marseille, dans le sud de la France, au terme de dix ans de gestation et près de quatre ans de travaux.

À la veille de son inauguration par le président François Hollande, ouvriers et jardiniers s'affairaient encore lundi sur le site, somptueux cube sombre posé face à la mer.

Ce musée, qui voit le jour dans le cadre de la capitale européenne de la culture, était très attendu des Marseillais qui l'ont lentement vu sortir de terre depuis la pose de la première pierre fin 2009.

Pour son président Bruno Suzzarelli, c'est un «lieu inédit pour au moins trois raisons: c'est le premier musée au monde consacré aux civilisations de la Méditerranée», avec le souci d'un constant aller-retour entre passé et présent, «sans tabou», «deuxièmement c'est un musée national - l'ancien musée parisien des Arts et traditions populaires (ATP), créé en 1937 et fermé depuis 2005 - intégralement transféré en région, et en troisième lieu c'est une grande cité culturelle».

Plus ambitieux qu'un musée traditionnel, le MuCEM - dont les travaux ont coûté 191 millions d'euros (133 millions versés par l'État, 58 par les collectivités locales) - se veut en effet «un lieu de débats, de confrontations d'idées, au riche programme artistique (cinéma, théâtre, musique...), et un lieu de vie pour les Marseillais», souligne M. Suzzarelli.

Édifié sur l'ancien môle portuaire J4, le principal site du MuCEM, oeuvre de l'architecte Rudy Ricciotti associé à Roland Carta, accueille sur 15 700 m2 deux plateaux: une «galerie de la Méditerranée» (un accrochage renouvelé tous les trois ans), qui propose de découvrir les étapes majeures des civilisations méditerranéennes, et jusqu'en janvier 2014 deux expositions temporaires: Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen et Au bazar du genre, féminin-masculin en Méditerranée.

Les visiteurs - 300 000 attendus par an - pourront déambuler de la mer au ciel, protégés du soleil par des résilles de béton, sur les coursives et sur le toit-terrasse panoramique, en accès libre. Ils pourront aussi accéder au monument historique du fort Saint-Jean restauré - jusqu'ici fermé au public -, par une passerelle de 135 mètres de long, avec vue spectaculaire sur le grand large et la Côte Bleue au loin.