«920, 940, allez pourquoi pas 960? 970, adjugé pour 970 000 dollars!»: à quelques dizaines de mètres du siège de la banque américaine Lehman Brothers, les ventes d'art contemporain d'Asie du sud ont très bien marché mardi chez Christie's à New York.

Sans battre les records de lundi à Londres, où l'artiste britannique Damien Hirst a atteint la somme record de 198 millions $ pour 223 de ses oeuvres chez Sotheby's, 84 lots sur 126 ont trouvé preneurs en deux heures à New York pour un total de 12,6 millions $.

La maison d'enchères concurrente, Sotheby's, devait tenir une vente similaire mercredi.

Parmi les lots en vente, une huile de l'Indien Subodh Gupta (né en 1964) a été vendue pour plus d'un million de dollars avec la commission du vendeur. Certaines oeuvres sont allées bien au delà de leur estimation, comme un dessin de l'artiste indien Francis Newton Zouza (1924-2002), estimé à 3000 $, et adjugé pour 28 000 $.

Max Rutherston, courtier en art de la galerie londonienne Sydney L. Moss, a estimé que le marché de l'art continuait à être préservé des turbulences financières par l'intérêt que lui portent des milliardaires. «C'est un jeu de hasard très apprécié, et si on tombe juste, on peut réaliser de très gros profits, surtout avec l'art contemporain», a souligné M. Rutherston.

Selon lui, les répercussions d'une crise économique mondiale sur le marché de l'art se feront sentir, mais «dans deux-trois ans».

Une collectionneuse néerlandaise, Eegje Schoo, est restée très optimiste. «Il y a un groupe de personnes qui estiment que c'est le plus sûr des investissements. L'art va continuer à prospérer», a-t-elle assuré.