Jean-Marie Zeitouni insuffle un air de jeunesse à la musique classique. Le chef d'orchestre montréalais de 34 ans bat la mesure partout dans le monde. Il sera au Festival de Lanaudière pour diriger deux concerts qui allient la science à la musique.

Jean-Marie Zeitouni insuffle un air de jeunesse à la musique classique. Le chef d'orchestre montréalais de 34 ans bat la mesure partout dans le monde. Il sera au Festival de Lanaudière pour diriger deux concerts qui allient la science à la musique.

Le maestro n'a pas d'orchestre, mais s'en accommode bien pour le moment. Jean-Marie Zeitouni rêve tout de même au jour où il aura une relation privilégiée avec les musiciens d'un grand orchestre. «Je suis jeune et j'aime mon métier, dit-il. Je suis loin d'avoir fait le tour de la profession. Voyager et rencontrer de nouveaux musiciens me donne de l'expérience.»

Joint par La Presse à Cincinnati où il était à la barre de l'opéra Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti, le chef avait le nez dans ses bagages. Avant de revenir au bercail pour le Festival de Lanaudière, il fera une autre escale musicale au Texas.

Depuis 2002, il goûte toutefois à un peu de stabilité avec Les Violons du Roy qu'il dirige comme chef invité. Sous sa direction, la formation a gagné un prix Juno en 2007 pour le disque Piazzolla.

Sciences et musique

Jean-Marie Zeitouni s'intéresse au répertoire de toutes les époques. Il a toutefois une préférence pour les artistes du XXe siècle. Au Festival de Lanaudière, il dirigera l'Orchestre Métropolitain qui jouera The Planets de Holst le 18 juillet. Le concert sera accompagné de projections de photos de la NASA.

«J'ai choisi d'ouvrir le concert avec la quatrième Symphonie de Carl Nielsen. C'est une oeuvre nordique que je rêve de jouer depuis des années. C'est le genre de musique que je veux défendre.»

Le 12 juillet, il dirigera l'orchestre du Festival de Lanaudière dans le cadre du Grand bal des oiseaux, une rencontre entre l'ornithologie et la musique classique. Toutes les pièces choisies font une incursion dans le monde des animaux à plumes. On y entendra Liszt, Mottl, Handel, Gounod, Stravinsky, Messiaen, Saint-Saëns et Antoine Ouellette. «J'adore les projets de musique classique qui se conjuguent à une autre discipline. L'ornithologie n'est pas un art, mais c'est un domaine de passionnés.»

Direction paternelle

S'il se considère avant tout comme un artiste, Jean-Marie Zeitouni croit qu'il a aussi un rôle paternel au sein de l'orchestre. «Je veux fondamentalement aider les autres à atteindre l'excellence, affirme-t-il. Toutefois, il y a aussi en moi un musicien qui veut interpréter des pièces.»

Il s'identifie à une nouvelle génération de chefs d'orchestre et d'interprètes qui ont envie de donner un air de jeunesse à la musique classique. «Je demande des suggestions aux musiciens. Je ne suis pas un chef autoritaire. On arrive à une époque où les anciens modèles se font poussiéreux. Je crois que les jeunes chefs ont une attitude plus conviviale envers l'orchestre.»

Avant de s'intéresser à la direction d'orchestre, M. Zeitouni était percussionniste. Il faisait partie du Kiosque à musique, auprès d'Alain Trudel et de François Pilon. Il a récemment délaissé ses deux baguettes, pour se concentrer sur celle du chef. «Les percussions, je les garde pour mes loisirs. Ce que j'entendais lorsque je jouais ne m'aurait pas plu comme chef d'orchestre.»

Jean-Marie Zeitouni n'a jamais rêvé d'enfiler le pingouin du chef d'orchestre. C'est par défaut qu'il a découvert la passion de la direction. «Au début, ce sont les autres musiciens qui m'ont mis à ce poste. Au sein d'une section de percussions, on me demandait toujours des conseils. J'ai fini par assumer mon rôle. Quand j'étais petit, je trippais sur les musiciens, pas sur le gars en avant!»

Des envolées lyriques d'Aline Kutan à l'Oiseau de feu de Stravinsky, le samedi 12 juillet, à 20h, et The Planets de Holst, avec photos de la NASA sur grand écran, le vendredi 18 juillet à 20h, à l'Amphithéâtre de Lanaudière.