(Ottawa) Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada et certains de ses collègues ailleurs dans le monde exhortent les plus grandes entreprises de médias sociaux à contrer l’extraction massive de données personnelles de leurs sites internet.

Dans une déclaration commune, le commissaire Philippe Dufresne et ses homologues d’Australie, du Royaume-Uni et d’une dizaine d’autres pays affirment que cette pratique, connue sous le nom d’« extraction massive de données personnelles en ligne », présente un risque sérieux pour la vie privée des utilisateurs.

Ils préviennent que des renseignements personnels ainsi extraits ont été utilisés pour des cyberattaques ciblées, de l’usurpation d’identité, la création de bases de données de reconnaissance faciale, la collecte non autorisée de renseignements par la police, le marketing direct non sollicité et les pourriels.

Une enquête menée en 2021 par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada et trois organismes de surveillance provinciaux – Québec, Alberta et Colombie-Britannique – a ainsi révélé que la récupération par Clearview AI de milliards d’images de personnes dans internet représentait une « surveillance de masse des Canadiens ».

La nouvelle déclaration commune est une initiative du Groupe de travail sur la coopération internationale en matière d’application de la loi, créé par l’Assemblée mondiale pour la protection de la vie privée.

La déclaration est signée par M. Dufresne et les représentants de 11 autres membres de l’assemblée, dont le Mexique et la Chine. Elle a été communiquée aux sociétés mères de YouTube, TikTok, Instagram, Threads, Facebook, LinkedIn, Weibo et X (anciennement Twitter).

« La collaboration à l’échelle internationale est essentielle pour promouvoir et protéger le droit à la vie privée dans le monde numérique, ainsi que pour aborder de nouveaux enjeux comme l’extraction massive de données, qui représente un risque important pour le droit fondamental à la vie privée », a affirmé le commissaire Dufresne.

Le document présente plusieurs mesures que les entreprises de médias sociaux et autres sites internet qui hébergent des informations personnelles accessibles au public peuvent prendre pour réduire les risques.

On leur suggère par exemple d’affecter une équipe à la surveillance des activités d’extraction, ou de prendre des mesures pour détecter les robots et bloquer les adresses IP lorsqu’une activité d’extraction de données est détectée.