La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, jeudi, après qu'une mégatransaction de 17,7 milliards annoncée par un des plus grands joueurs des sables bitumineux, Cenovus Energy, eut fait plonger son action. L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a glissé de 78,87 points à 15 578,76 points, tiré vers le bas par les secteurs de l'énergie et des matériaux.

À l'inverse, Wall Street a légèrement monté  profitant d'un chiffre bien accueilli sur la croissance américaine ainsi que du rebond persistant des cours pétroliers: le Dow Jones a pris 0,33% et le Nasdaq 0,28%, battant un record.

Selon les résultats définitifs, l'indice Dow Jones Industrial Average a gagné 69,17 points à 20 728,49 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 16,80 points à 5914,34 points, un niveau jamais vu à la clôture. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 6,93 points, soit 0,29%, à 2368,06 points.

Cenovus a annoncé mercredi, après la fermeture des marchés, qu'elle rachèterait la plupart des actifs canadiens de l'américaine ConocoPhillips. L'acquisition a fait fuir les investisseurs et l'action de Cenovus a plongé de près de 14%, soit 2,40 $, pour clôturer à 15,05 $ sur le TSX. À New York, ConocoPhilipps a grimpé de 8,8%.

Prix plancher

«L'élément principal, c'est le pétrole, dont les cours (...) sont revenus au plus haut depuis trois semaines», a jugé Chris Low, de FTN Financial.

Le marché de l'or noir, qui avait chuté au début du mois, reprend des couleurs depuis le début de la semaine et a repassé jeudi le cap des 50 dollars le baril à New York face aux espoirs de réduction prolongée de la production, notamment au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

«On reprend confiance dans le fait que les 50 dollars pourraient constituer un plancher au cours des prochains mois», a expliqué M. Low. «Cela stimule le secteur pétrolier qui joue un grand rôle (à Wall Street).»

À cela s'est ajouté «de bons indicateurs», a-t-il enchaîné. «Les chiffres sur le produit intérieur brut (PIB) étaient un peu meilleurs que prévu.»

Pour son estimation finale de la croissance américaine au dernier trimestre 2016, le département du Travail a appliqué une révision en hausse même si l'année dernière reste marquée par la plus faible expansion (+1,6%) du PIB depuis cinq ans.

«Ce n'est pas seulement la croissance totale, mais les détails qui sont favorables», a précisé M. Low, évoquant des éléments engageants sur la consommation.

Second indicateur notable jeudi, les investisseurs ont pris connaissance d'un recul moindre que prévu des inscriptions au chômage la semaine dernière, qui ne les empêche pas de rester à un niveau historiquement bas.

Dans l'ensemble, Wall Street «continue à rebondir après la déprime de la semaine précédente», a conclu Sam Stovall, de CFRA.

La Bourse de New York avait perdu du terrain sur fond de difficultés politiques du président Donald Trump face à sa majorité républicaine au Congrès, mais elle se remet progressivement depuis le week-end.

- Avec La Presse canadienne