Wall Street a terminé en nette baisse mardi, sous le coup de doutes concernant la capacité du président américain Donald Trump à appliquer ses promesses économiques: le Dow Jones a cédé 1,14% et le Nasdaq 1,83%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a reculé de 237,85 points à 20 668,01 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 107,70 points à 5793,83 points. L'indice élargi S&P 500 a perdu 29,45 points, soit 1,24%, à 2344,02 points.

Les trois principaux indices ont connu leurs plus forts reculs depuis le début de l'année.

«Il y a maintenant des inquiétudes qu'un bon nombre des mesures économiques que M. Trump prévoyait d'appliquer puissent être en danger», a commenté Bill Lynch, de Hinsdale Associates.

Ces craintes sont revenues sur le devant de la scène au moment où le président américain se frotte à une opposition de certains élus républicains sur sa réforme de l'assurance-maladie destinée à abroger et remplacer «Obamacare» et qui est vue comme un préalable indispensable au lancement des autres réformes économiques.

«Notre optimisme va peut-être se retrouver face au scénario défavorable d'une opposition active à l'intérieur du parti républicain», a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

La Bourse de New York a fortement progressé depuis l'élection de Donald Trump en novembre, dopée par ses promesses de dérégulation, de baisses d'impôts et de dépenses d'infrastructure, l'indice S&P 500 prenant environ 10%.

Le secteur financier, l'un des principaux bénéficiaires de cette hausse a d'ailleurs été particulièrement touché mardi avec, au sein du Dow Jones, les banques JPMorgan (-2,93% à 87,39 dollars) et Goldman Sachs (-3,77% à 233 dollars).

Autre facteur cité par Jack Ablin de BMO, Donald Trump souffre de «quelques problèmes de crédibilité» depuis le double revers politique que lui a infligé lundi le directeur du FBI en confirmant enquêter sur une possible collusion avec la Russie pendant la campagne électorale, et en battant en brèche les accusations de mise sur écoute de la Trump Tower par Barack Obama.

«Le pétrole baisse et cela n'aide pas non plus», a ajouté Bill Lynch.

Le brut, qui a déjà subi une baisse de 10% plus tôt dans le mois, a encore reculé mardi sur fond de reprise de la production américaine et doutes sur l'avenir des accords de réduction des extractions impliquant les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres pays comme la Russie.

Ce contexte peu engageant a balayé l'optimisme matinal de la Bourse de New York qui avait ouvert dans le vert, le Nasdaq battant même un record en séance, sur fond de baisse des inquiétudes politiques en Europe au lendemain du premier débat de la campagne présidentielle en France.

De même, les investisseurs n'ont fait que peu de cas d'une baisse inattendue du déficit de la balance américaine des comptes courants au 4e trimestre 2016.

Parmi les valeurs, le groupe agroalimentaire General Mills a reculé de 0,83% ; son bénéfice trimestriel a été légèrement meilleur que prévu, mais son chiffre d'affaires a déçu.

Le réseau social américain Twitter, qui a annoncé avoir accéléré la suspension de comptes sur les six derniers mois dans le cadre de sa lutte contre la promotion du terrorisme, a cédé 3,6%.

Le principal indice de la Bourse de Toronto a clôturé en baisse, entraîné par les actions des banques, des lignes aériennes et des sociétés énergétiques.

L'indice composé S&P/TSX a échappé 129,19 points pour terminer avec 15 313,13 points.

Du côté des devises, le dollar canadien a glissé de 0,02 cent US à 74,86 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 67 cents US à 48,24 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or a grimpé de 12,50 $ US à 1246,50 $ US l'once. Le cours du cuivre a lâché 5 cents à 2,62 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne