Wall Street a monté mercredi après la décision de la Réserve fédérale (Fed) de relever ses taux de référence, semblant surtout saluer la prudence de la banque centrale sur la suite de son programme: le Dow Jones a pris 0,54% et le Nasdaq 0,74%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a gagné 112,73 points à 20,950,10 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 43,23 points à 5900,05 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 19,81 points, soit 0,84%, à 2385,26 points.

«Les investisseurs se disent que la Fed va rester très accommodante le reste de l'année», a résumé Jack Ablin, de BMO Private Bank.

Certes, la banque centrale américaine a annoncé sa première hausse de taux de l'année, mais les investisseurs jugeaient déjà cette décision comme acquise et se sont donc concentrés sur ce que la Fed laisse entendre sur les prochains mois.

Or, «elle n'a pas changé ses prévisions», la banque centrale ne prévoyant toujours que trois hausses des taux en 2017 comme en 2018, a souligné M. Ablin.

De plus, la Fed s'est montrée prudente quant à ses prévisions de croissance, nettement moins optimistes que celles du gouvernement américain, ce qui laisse là aussi penser qu'elle ne va pas se précipiter pour resserrer sa politique.

Au final, la banque centrale a pris un ton «rassurant», selon les termes de Karl Haeling, de LBBW, d'autant que sa présidente, Janet Yellen, a maintenu cette attitude lors de la conférence de presse consécutive à la décision de la Fed.

La banque centrale ayant dominé la journée, les investisseurs se sont contentés de prendre connaissance d'indicateurs américains par ailleurs nombreux et plutôt favorables: l'activité de la région de New York a certes un peu baissé en mars, mais moins que prévu, les ventes de détail ont légèrement monté le mois précédent et, surtout, les prix à la consommation ont atteint le même mois leur plus haut niveau depuis presque cinq ans.

Autre élément de soutien, «les valeurs de l'énergie ont profité d'un rebond des cours du pétrole (...) après des chiffres encourageants sur les réserves», ont écrit les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

Le marché pétrolier, qui chutait depuis près d'une semaine, s'est repris après l'annonce d'un petit recul des stocks américains de brut, qui restent toutefois proches de records.

Parmi les valeurs, les groupes pétroliers ont profité de la reprise du marché de l'or noir: les majors Chevron et ExxonMobil ont respectivement pris 1,4% et 1,25%.

En revanche, le secteur financier a souffert de la perspective d'une politique encore longtemps accommodante de la Fed: Morgan Stanley a perdu 0,74% et Citi 0,98%.

Le réseau social Twitter a perdu 1,89% après avoir confirmé que de nombreux comptes privés, institutionnels et de médias en Europe, avaient été piratés et avaient affiché des messages en turc, tout en précisant que le problème venait d'une «application tierce».

Dans le même ordre d'idées, le groupe internet Yahoo! a reculé de 0,17%, les autorités américaines ayant prononcé plusieurs inculpations à la suite de cyberattaques massives dévoilées l'an dernier, dont certaines impliquant des espions russes.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a gagné 141,30 points, soit près d'un pour cent, à 15 520,91 points. Les secteurs des matériaux et de l'énergie ont affiché les gains les plus importants.

Le dollar canadien s'est pour sa part adjugé 0,99 cent US à 75,15 cents US, profitant d'un affaiblissement du billet vert américain et d'une hausse des prix du pétrole brut. De fait, le cours du brut a pris 1,14 $ US à 48,86 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, après s'être déprécié lors des sept séances précédentes.

Le cours du lingot d'or a perdu mercredi 1,90 $ US à 1200,70 $ US l'once à New York, tandis que le prix du cuivre a progressé de 2 cents US à 2,66 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne