Wall Street a fini jeudi sur un net rebond pour la seconde séance de suite, toujours entraînée par l'optimisme des Bourses européennes malgré les incertitudes liées au projet de «Brexit»: le Dow Jones a gagné 1,6% et le Nasdaq 1,9%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a progressé de 284,96 points à 17 694,68 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 87,38 points à 4779,25 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 34,68 points, soit 1,7%, à 2070,77 points.

Pour Art Hogan, chez Wunderlich Securities, «il y a beaucoup de précipitation pour retrouver un équilibre» sur les marchés après le vent de panique qui a soufflé vendredi et lundi à l'issue du vote britannique en faveur d'un «Brexit».

Le résultat, c'est «qu'on a remonté la moitié du chemin qu'on avait parcouru» à la baisse après le référendum, a-t-il ajouté.

Une performance un peu moins spectaculaire que celles des Bourses de Londres et Francfort, qui ont déjà effacé toutes les pertes essuyées vendredi et lundi.

À New York, «le facteur peur et la réaction cataclysmique qu'on avait vus ont été modulés, jusqu'à ce qu'on arrive à un mode attentiste» à l'approche de la saison des résultats, a ajouté M. Hogan.

La volatilité des échanges s'est nettement calmée, et les indices ont ainsi pu bénéficier de la remontée des cours du pétrole, revenus mercredi autour du seuil des 50 dollars le baril après l'annonce d'une baisse des stocks de brut et de la production aux États-Unis.

«Les investisseurs se rendent peut-être compte que l'issue du Brexit prendra des mois si ce n'est des années, donc, avec leur capacité de concentration (limitée), ils ne s'en occupent pas pour le moment (...), la fête reprend», a déclaré pour sa part Jack Ablin, de BMO Private Bank, sans cacher son étonnement devant le revirement des Bourses.

Pour les analystes de Charles Schwab, ce retour d'optimisme s'appuyait sur l'espoir de nouvelles mesures de relance destinées à contrer l'impact potentiellement négatif du Brexit: «Les marchés d'actions internationaux deviennent plus optimistes sur la perspective d'une possible intervention des banques centrales», selon eux.

Un indicateur favorable a donné des arguments supplémentaires aux investisseurs penchant pour l'achat d'actions: les dépenses de consommation des ménages aux États-Unis ont progressé en mai plus vite que leurs revenus et légèrement au-dessus des attentes des analystes, pour connaître leur plus forte progression depuis août 2009.

Du côté des valeurs, l'équipementier sportif Nike a progressé de 3,8%, après un bond de son bénéfice annuel.

Le titre avait pourtant plongé mardi soir dans les échanges électroniques après l'annonce d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, victime d'un accès de faiblesse en Amérique du Nord, son premier marché. La situation s'est retournée mercredi après une recommandation d'achat des analystes de Jefferies.

Le conglomérat General Electric a gagné 2,04%. Sa filiale financière GE Capital a perdu, comme elle le souhaitait, la qualification d'institution à risque systémique, qui la plaçait sous surveillance renforcée des régulateurs américains. Depuis la crise financière de 2008, GE Capital a en effet considérablement réduit ses activités à coups notamment de cessions en série, et le conglomérat a recentré son activité sur l'industrie.

La Bourse de Toronto n'a pas beaucoup bougé à la veille du congé de la fête du Canada. L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois s'est adjugé jeudi 27,80 points, soit 0,2%, pour clôturer à 14 064,54 points. Le principal marché canadien a surtout profité des gains des secteurs des métaux et des matériaux.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié pour une troisième journée de suite, prenant 0,35 cent US à 77,42 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 1,55 $ US à 48,33 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or a reculé de 6,30 $ US à 1320,60 $ US l'once. Le cours du cuivre a quant à lui gagné 1 cent US à 2,20 $ US la livre.

La Bourse de Toronto sera fermée vendredi pour la fête du Canada, tandis que les marchés new-yorkais prendront une pause lundi, le 4 juillet, pour souligner le jour de l'Indépendance des États-Unis.