À l'issue d'une semaine de repli face aux nombreuses incertitudes sur le risque de Brexit et l'économie mondiale, Wall Street a encore baissé vendredi, quelques fluctuations techniques venant accentuer l'instabilité: le Dow Jones a perdu 0,33 % et le Nasdaq 0,92 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a cédé 57,94 points à 17 675,16 points et le Nasdaq, dominé par la technologie et plombé par une baisse du groupe Apple, 44,58 points à 4800,34 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 6,77 points, soit 0,33 %, à 2071,22 points.

«Cette baisse est en partie liée à l'expiration d'options», a mis en avant Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial, en référence au fait qu'il s'agissait d'une séance dite des quatre sorcières, marquée une fois par trimestre par l'arrivée simultanée à terme de différents types de contrats.

Wall Street s'est ainsi distinguée des autres grandes Bourses, qui ont dans l'ensemble monté, mais la constante mondiale restait l'incertitude à six jours du référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne (UE), ainsi que, plus largement, les craintes de ralentissement de l'économie internationale.

«Les investisseurs s'inquiètent beaucoup de la croissance mondiale et sont très nerveux dans l'idée d'un Brexit», a résumé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. «Tout cela continue à dominer les réflexions.»

Parmi les facteurs d'inquiétude plus spécifiques à Wall Street, certains analystes citaient un discours timoré de James Bullard, l'un des responsables de la Réserve fédérale (Fed), qui s'est montré très timide sur ses prévisions de hausses des taux américains.

Les propos de M. Bullard, très suivis car il est considéré comme un centriste en matière de politique monétaire, vont dans le sens de l'immobilisme manifesté cette semaine par la Fed, qui a déprimé les marchés par sa prudence, alors que les investisseurs saluent généralement plutôt la perspective d'une politique accommodante pour longtemps.

Désormais, en attendant le scrutin britannique du 23 juin, «le marché va probablement rester nerveux mais ne devrait pas trop plonger au-delà des niveaux actuels», a conclu M. Cardillo, notant aussi que la prudence des investisseurs serait accentuée par une audition de Janet Yellen, présidente de la Fed, mardi et mercredi devant les parlementaires américains.

Parmi les valeurs, le géant informatique Apple a perdu 2,3 %, après avoir été enjoint par les autorités chinoises à cesser la vente à Pékin de modèles de smartphones accusés d'enfreindre le brevet d'un fabricant local.

Également dans le secteur, Oracle, éditeur de logiciels et services à destination des entreprises, a pris 2,69 %  après avoir publié des résultats, certes très légèrement inférieurs aux prévisions, mais marqué par un bond des revenus dans le segment du «cloud»

Le fabricant d'armes Smith & Wesson a monté de 8,7 % après avoir annoncé une hausse de ses ventes et de son bénéfice net au dernier trimestre.

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse, pendant que le dollar canadien gagnait un demi-cent US et que le cours du pétrole brut rebondissait à la suite d'une récente séquence de pertes.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 19,36 points pour terminer la séance à 13 901,77 points, tandis que le contrat à terme sur le pétrole brut pour livraison en juillet a avancé de 1,77 $ US à 47,98 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Le contrat à terme sur le pétrole pour livraison en août, qui s'échange sur des volumes plus importants, a gagné 1,82 $ US à 48,56 $ US.

Le secteur des métaux et minerais diversifiés a affiché le gain le plus important à Toronto, soit 1,8 %, tandis que les titres du secteur de l'énergie ont avancé, dans l'ensemble, de 1,4 %.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,50 cent US à 77,65 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le prix du lingot d'or a diminué de 3,60 $ US à 1294,80 $ US l'once, tandis que le cours du cuivre est resté inchangé à 2,05 $ US la livre.