L'État, Bpifrance et Air Liquide notamment vont faire leur entrée au capital de Carmat, dans le cadre d'une augmentation de capital réservée de 50 millions d'euros lancée par l'entreprise pour financer le développement clinique et industriel de son coeur artificiel.

Cette augmentation de capital est «entièrement souscrite par un pool d'investisseurs stratégiques et les actionnaires de référence», a indiqué Carmat vendredi dans un communiqué.

L'État et Bpifrance vont injecter jusqu'à 17 millions d'euros dans l'opération, à parité via un véhicule financier commun appelé CorNovum, a expliqué Carmat.

Cet investissement public pourrait être réduit en fonction du montant encore non défini d'un placement privé auprès d'investisseurs qualifiés.

Les autres nouveaux entrants au capital via l'augmentation de capital réservée sont l'investisseur Pierre Bastid et le cardiologue italien Antonino Ligresti, qui vont investir chacun sept millions d'euros, tandis qu'Aliad, la filiale de capital-risque du géant français des gaz industriels Air Liquide, doit débourser un million.

Deux actionnaires de référence de Carmat, Airbus Group et le fonds Truffle Capital, qui accompagnent la société depuis ses débuts, vont souscrire à l'augmentation de capital à hauteur de 11 et 7 millions respectivement.

«Cette opération, adaptée au contexte actuel des marchés financiers, procure à Carmat des moyens financiers solides pour réaliser les phases industrielles (...) et cliniques en France et à l'étranger» en vue d'obtenir à terme le marquage CE, nécessaire pour commercialiser en Europe son coeur artificiel, a déclaré le directeur général de la société, Marcello Conviti, cité dans le communiqué.

Fin décembre, Carmat ne disposait plus que d'une trésorerie de 3 millions d'euros, et a accusé l'an dernier une perte nette de 17,5 millions d'euros, contre un déficit de 18,26 millions d'euros en 2014.

La société a toutefois la possibilité supplémentaire de recourir à 38,5 millions d'euros de financement par tranches en 2016 et 2017, dans le cadre d'un accord de financement flexible en fonds propres conclu en janvier 2015 avec Kepler Cheuvreux.