Malgré des tentatives de rebond, Wall Street a poursuivi cette semaine un début d'année sinistre entre inquiétudes chinoises et chute du marché pétrolier et cherche à se recentrer sur l'économie américaine.

Lors des cinq dernières séances, l'indice vedette Dow Jones a perdu 2,19% à 15 988,08 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 3,34% à 4488,42 points.

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Particulièrement surveillé par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a cédé 2,17% à 1880 29 points.

Surtout, comme sur les autres grandes Bourses, la tendance à la baisse se confirme à Wall Street qui s'inscrit en chute de plus de 8% depuis le début de l'année. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir cherché à rebondir, avec notamment une hausse de près de 1,5% jeudi.

«C'est un peu le désordre et c'est vraiment très instable», a reconnu Tom Cahill, de Ventura Wealth Management, avant un week-end de trois jours aux États-Unis.

Pour la majorité des observateurs, les deux coupables de cet affolement ne font guère de doute: la Chine, qui multiplie les indicateurs de mauvais augure avant l'annonce mardi de sa croissance annuelle, et le pétrole, dont les cours tombent régulièrement à de nouveaux plus bas depuis quelque douze ans.

Certains commentateurs continuent à s'étonner de la difficulté de Wall Street à suivre un chemin différent des cours pétroliers.

«Si la Bourse d'Arabie saoudite baisse à cause du pétrole, d'accord», a argumenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. «Mais si Wall Street baisse de 10 % parce que le pétrole baisse d'autant, ça semble excessif par rapport à l'importance de l'énergie dans l'économie américaine.»

Il tentait deux explications: l'incapacité des groupes américains à effectuer des rachats d'actions en période de résultats, ainsi que la nécessité des fonds souverains de pays producteurs de pétrole de récupérer des liquidités pour faire face à la chute des cours.

«La Norvège a 825 milliards de dollars d'actifs dans son fonds, Abou Dhabi 770 milliards, le Koweit 500 milliards...», a insisté M. Volokhine. «Cela met une pression énorme sur des marchés qui autrement, en tout cas aux États-Unis, ne devraient pas être si corrélés aux cours de l'énergie.»

Dans ce contexte, les investisseurs peuvent commencer à compter sur les résultats d'entreprises à venir pour se recentrer sur l'économie américaine - plus que ceux de la semaine écoulée, plutôt bons mais dominés par un secteur financier aux enjeux particuliers.

Même si des banques annonceront encore leurs chiffres la semaine prochaine - Bank of America et Morgan Stanley mardi, Goldman Sachs mercredi -, le marché se fera aussi une idée du transport aérien avec Delta Air Lines - mardi - et de l'industrie avec General Electric - vendredi.

La Bourse de Toronto a clôturé  à son plus faible niveau depuis juin 2013, le cours du pétrole brut et le dollar canadien ayant poursuivi leur glissade.

Le huard a perdu 0,81 cent US pour terminer la séance à 68,82 cents US, un nouveau creux qu'il n'avait pas atteint depuis 2003.

Le dollar a perdu des plumes vis-à-vis du billet vert américain lors des 10 dernières séances. Il s'agit d'une de ses séquences baissières les plus importantes depuis qu'Ottawa a permis à la devise de s'échanger librement, en 1970.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a pour sa part échappé vendredi 262,57 points, soit 2,13%, pour terminer la séance à 12 073,46 points.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a lâché 1,78 $ US à 29,42 $ US le baril, un creux qu'il n'avait pas atteint depuis plus d'une décennie.

Le prix du cuivre a pour sa part rendu 3 cents US à 1,94 $ US la livre à New York, tandis que celui du lingot d'or a gagné 17,10 $ US à 1090,70 $ US l'once.