Les marchés ont affiché lundi de fortes progressions, Athènes s'envolant de 9%, Paris, Francfort et Madrid progressant de plus de 3,80%, sur fond d'optimisme des investisseurs sur un accord dans la semaine entre la Grèce et ses créanciers.

Portées par l'espoir d'une possible issue à l'interminable crise grecque, les Bourses de Paris et de Francfort ont clôturé avec une envolée de 3,81% dans les deux cas, tandis qu'à Madrid l'Ibex bondissait de 3,87% et que Londres progressait de 1,72%.

Cet enthousiasme boursier a coïncidé avec une journée-marathon à Bruxelles, marquée par une réunion des ministres des Finances de la zone euro, une rencontre entre le premier ministre grec Alexis Tsipras et les responsables des différentes institutions financières créancières du pays, avant un sommet des chefs d'État et de gouvernement européens dans la soirée.

Mais dès leur arrivée à Bruxelles, les ministres des Finances se sont empressés de rafraîchir les espoirs des plus optimistes en disant ne pas attendre de «percée», lundi, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker se fixant pour «but» un «accord d'ici la fin de la semaine».

«Le fort rebond des actions européennes, lundi, a été aidé par l'optimisme sur le fait que les réunions de l'Eurogroupe cette semaine finiront par déboucher par un accord sur la Grèce, ainsi que par une nouvelle hausse des prêts d'urgence aux banques grecques de la part de la BCE», a commenté Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets UK.

«Notre scénario central continue à tabler sur un accord provisoire de dernière minute, mais les négociations pourraient durer jusqu'au Sommet de l'UE des 25 et 26 juin et même au-delà», ont noté les économistes du Crédit Agricole.

«Beaucoup d'éléments positifs»

«Il y a eu beaucoup d'éléments positifs depuis ce matin et le marché pense qu'un accord sera trouvé», a résumé Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

Le gouvernement grec a présenté dans la nuit de dimanche à lundi des propositions -dont le contenu n'a pas été dévoilé- qui constituent «une base pour reprendre les discussions», a déclaré le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Ces propositions «semblent aller dans la bonne direction pour rapprocher les positions entre elle (la Grèce, NDLR) et ses créanciers», a indiqué à Madrid Nuria Alvarez, analyste au sein du courtier en ligne Renta 4 pour expliquer la forte hausse des bourses.

Sur le front des taux d'emprunt des pays du sud de l'Europe, ce même espoir de règlement se traduisait par une détente sensible à l'ouverture du marché de la dette souveraine en zone euro, les investisseurs pariant sur le maintien de l'intégrité de l'union monétaire.

Peu avant midi, à la clôture, le taux d'emprunt à 10 ans de la Grèce reculait très significativement à 11,165% contre 12,668% sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise par les États, signe que les investisseurs croient à l'éventualité d'un accord. Sur les marchés obligataires, les taux d'emprunt évoluent en sens inverse de la demande et des prix.

Dans le sillage des bourses européennes, Wall Street montait lundi à la mi-journée, mais dans une moindre mesure que les places européennes: le Dow Jones gagnait 0,83% et le Nasdaq 0,82%.

En Asie, la perspective d'un éventuel accord a également rassuré les places financières de Hong Kong, qui a clôturé lundi en hausse de 1,20%, et de Tokyo où l'indice Nikkei a terminé sur une hausse de près de 1,3%.

Les cours du pétrole se repliaient en fin d'échanges européens, dans un marché inquiet des négociations sur le nucléaire iranien, après s'être appréciés en début d'échanges avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Sur le marché des changes, l'euro progressait légèrement face au dollar dans un marché sans direction oscillant au gré des informations et rumeurs sur la Grèce.

La Grèce doit rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin, mais ses caisses sont quasiment vides. Elle a cruellement besoin de l'argent promis par les créanciers (7,2 milliards d'euros), mais doit d'abord trouver un accord avec eux sur les réformes et les mesures budgétaires à mettre en place. Sinon, le pays sera en défaut de paiement et risque d'être évincé de la zone euro, un scénario aux conséquences dévastatrices.