La Bourse de New York s'est repliée jeudi, restant sur la défensive face à un regain de tensions géopolitiques malgré un chiffre de bon augure sur l'emploi américain.

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Les marchés à la clôture :



TSX 15 118,43 / -83,66 (-0,55%)

Dow Jones 16 368,27 / -75,07 (-0,46%)

S&P 500 1 909,57 / -10,67 (-0,56%)

NASDAQ 4 334,97 / -20,08 (-0,46%)

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Cette perte de terrain est «entièrement liée à la géopolitique», selon Brent Schutte de BMO Private Bank.

«Le marché s'inquiète des avancées des jihadistes en Irak» qui pourraient inciter les États-Unis «à s'impliquer davantage dans le pays», a-t-il estimé.

Des combattants de l'État islamique (EI) se sont emparés jeudi de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak. La Maison-Blanche a condamné cette dernière offensive dans le nord de l'Irak et, selon le New York Times, le président américain a étudié jeudi avec ses conseillers la possibilité de frappes aériennes ou de parachutages de vivres et de médicaments.

La crise ukrainienne est une autre source de nervosité pour les investisseurs: au moment où les combats redoublent d'intensité entre forces gouvernementales et rebelles prorusses, la Russie a décrété jeudi un embargo d'un an sur les produits alimentaires européens et américains en réponse aux sanctions occidentales sans précédent qui la visent.

Toutefois «ces sanctions n'auront pas d'impact sur les entreprises américaines», les exportations agricoles des États unis vers la Russie restant limitées, a avancé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. «Des chaînes comme McDonald's (-0,17% à 93,31 dollars), Coca-Cola (-1,43% à 39,35 dollars) ou Starbucks (-0,54% à 76,71 dollars) courent en revanche le risque d'un boycott», a-t-il remarqué.

Avant de se replier, Wall Street avait débuté la séance dans le vert, saluant la chute inattendue des nouvelles demandes hebdomadaires d'allocations chômage à leur plus bas niveau en huit ans.

«Le comportement récent du marché n'a souvent rien à voir avec ce qui se passe dans l'économie réelle», a commenté Gregori Volokhine.

«Ce qui s'est passé avec les chiffres sur l'emploi ce matin en est un exemple typique, les indices réagissant favorablement dans un premier temps mais ne parvenant pas à maintenir cette avance, alors même que c'est une très bonne nouvelle sur la santé de l'économie et des entreprises du pays», a-t-il estimé.

Certains investisseurs ont toutefois pu interpréter cet indicateur «comme un signal incitant la Fed (la banque centrale américaine) à relever ses taux d'intérêt plus tôt que prévu», une mesure redoutée par certains courtiers, a relevé Patrick O'Hare de Briefing.com.

Signe de l'intérêt des investisseurs pour des actifs considérés comme plus sûrs, le marché obligataire a progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,424% contre 2,474% mercredi soir, comme celui des bons du Trésor à 30 ans, à 3,234% contre 3,277% la veille.

Fox dopé par X-Men et Rio 

Côté valeurs, Bank of America a reculé de 0,53% à 15,12 dollars. Selon une source proche du dossier, l'établissement a accepté de payer une amende record de 16 à 17 milliards de dollars pour régler un litige portant sur des prêts toxiques à l'origine de la crise financière.

Goldman Sachs, qui a révélé dans un document boursier que sa place de marché interne, qui compte parmi les «dark pools» les plus importantes de la planète, faisait l'objet d'une enquête des autorités américaines, a cédé 0,38% à 169,10 dollars.

Wall Street a par ailleurs accueilli favorablement les résultats supérieurs aux attentes de l'opérateur de plates-formes pétrolières Transocean (+0,21% à 38,23 dollars) ou du fournisseur en énergie Duke Energy (+1,09% à 70,60 dollars).

Twenty-First Century Fox, la société du magnat des médias Rupert Murdoch, a bondi de 5,04% à 33,96 dollars après l'annonce de résultats dopés par les bonnes performances des derniers opus des X-Men et des perroquets du film d'animation Rio.

Le fabricant de médicaments génériques Mylan a en revanche déçu (-2,98% à 46,49 dollars) en abaissant ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfices pour l'année, en raison de retards dans le processus d'approbation de certains de ses produits.