Un gain boursier de seulement quelques points de pourcentage dans les six prochains mois suffira à boucler une autre année de rendement dans les deux chiffres aux États-Unis. Pour les investisseurs canadiens, c'est déjà dans la poche.

Le marché boursier canadien tient définitivement sa revanche avec un gain de 11,2% de l'indice général S&P/TSX depuis le 1er janvier, après une performance trois fois moindre que celle du marché américain l'an dernier. Le rendement courant atteint 12,9% en incluant les dividendes versés.

L'énergie et les métaux en vedette



Les titres canadiens de petite et moyenne capitalisation ont particulièrement bien fait, même si leur apport baisse depuis le boom de début d'année. L'indice IQ 30 des valeurs-vedettes québécoises se contente par contre d'un gain de 7% pour le semestre, en raison de la contre-performance de Bombardier.

Le secteur canadien de l'énergie est le grand gagnant en Bourse avec un rendement de 21,1%, au terme du premier semestre de 2014. Les sociétés Painted Pony Petroleum et Birchcliff Energy du S&P/TSX ont presque doublé de valeur durant la période.

Les producteurs de métaux et minéraux se sont aussi démarqués avec un rendement moyen de 16,6% sur six mois. Le producteur d'or torontois Detour Gold a notamment plus que triplé de valeur, tandis que la québécoise Osisko a quitté la cote avec un gain de 240%.

Le secteur de la santé est le moins performant avec un rendement marginal de 0,2%. La faible croissance boursière de la multinationale biopharmaceutique Valeant de Laval, qui avait doublé de valeur en 2013, se fait sentir. Le secteur canadien de la santé avait grandement contribué au gain de 9,6% de l'indice composé canadien l'an dernier.

La suite promet



Pour sa part, l'indice élargi S&P 500 boucle les six premiers mois sur une hausse de 6,0% - rien à voir avec les 30% de 2013 -, ce qui lui vaut par ailleurs un nouveau sommet historique. Quant à l'indice NASDAQ, principalement axé sur les valeurs technologiques, il affiche un gain de 5,5% après avoir procuré un rendement colossal de plus de 38% l'an dernier.

C'est moins reluisant pour l'indice Dow Jones des industrielles de la Bourse de New York, qui n'a pas profité de la même manière de la vague des fusions et acquisitions qui génèrent des bonis boursiers instantanés. Après avoir procuré un rendement exceptionnel de 26,5% l'an dernier, l'indice limité à 30 titres-vedettes affiche un gain de seulement 1,5% en Bourse pour un «maigre» rendement de 2,7% avec les dividendes.

Un premier semestre positif est généralement suivi par un second semestre haussier. Mark Hulbert, éditeur de la lettre financière Hulbert Financial Digest et collaborateur au Wall Street Journal, a calculé que cela avait été le cas 71% des fois depuis la création de l'indice Dow Jones en 1896. Notons que les marchés ont été profitables les deux tiers du temps ces 118 dernières années.

LA RECOMMANDATION

Le stratège Jonathan Golub, de RBC Marchés des capitaux, prévoit la poursuite de la hausse des cours boursiers américains dans les prochaines années avec l'étirement du cycle de reprise économique. Il conseille aux investisseurs d'accroître leurs mises dans les secteurs qu'ils aiment et les titres qui leur inspirent confiance, pour profiter de la faible volatilité du marché. Les valeurs cycliques, comme les ressources, et les institutions financières devraient profiter du retour à la normale des taux d'intérêt, prévoit-il. Les profits des sociétés, moteur principal de la hausse boursière au premier semestre, devraient croître de 7,8% en 2014 aux États-Unis, selon RBC.