Les grandes banques canadiennes sont encore plus appétissantes pour les investisseurs, maintenant que trois d'entre elles ont augmenté leur dividende à la faveur de bénéfices meilleurs qu'attendu au deuxième trimestre de leur nouvel exercice financier.

La Banque de Montréal, la Nationale et la CIBC ont toutes trois bonifié le versement trimestriel à leurs actionnaires, cette semaine. Les six grandes banques rapportent maintenant un rendement annuel moyen de 3,9%, alors que les taux d'intérêt sont si bas. La Nationale et la CIBC paraissent les plus généreuses à cet égard avec un rendement de 4,2%.

Le rendement des banques canadiennes surpasse nettement celui des grandes institutions financières américaines et de la plupart des banques européennes comparables, selon des données colligées par l'agence financière Bloomberg. Par exemple, le rendement en dividende de JPMorgan, l'institution financière la plus payante aux États-Unis et la 19e au classement mondial, n'est encore que de 2,9%.

Le profil des banques du pays n'est pas plus risqué pour autant: les prêteurs canadiens sont parmi les mieux capitalisés au monde et leur solidité leur vaut la tête du classement du World Economic Forum depuis six ans.

Ralentissement

Les six grandes banques canadiennes ont toutes surpassé les attentes des analystes pour le trimestre terminé le 30 avril malgré le plafonnement du crédit au pays. Même que la CIBC, sujette à décevoir après la cession de la moitié de son portefeuille de cartes de crédit Visa Aéroplan, a causé la plus grosse surprise, ses profits surpassant les prévisions de 7,6%.

La croissance des bénéfices ralentit toutefois, et les grands patrons des banques préviennent que les prochains trimestres ne seront pas aussi spectaculaires. «C'est un dur, un difficile environnement», a rappelé le président de la Banque Toronto-Dominion, Ed Clark, qui a pourtant servi un des meilleurs rapports d'activité pour le dernier trimestre.

Selon John Kinsey, gestionnaire de fonds à la firme torontoise Caldwell Securities, le rendement des dividendes importe d'autant plus dans l'évaluation des banques comme placement que la croissance des bénéfices ralentit. Les banques canadiennes retournent de 40 à 50% de leurs profits à leurs actionnaires. Il n'y a pas eu de réduction de dividendes de leur part même au pire de la crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis.

L'indice bancaire du TSX, incluant les banques régionales Laurentienne et Canadian Western Bank, a gagné près de 5,8% depuis le début de l'année et 21,8% en un an, alors que les banques américaines peinent toujours à se relever de la crise financière de 2008. Cinq des six grandes banques canadiennes ont établi de nouveaux sommets boursiers cette semaine. La Royale avait devancé le groupe, la semaine dernière.

La Banque Laurentienne doit dévoiler ses résultats financiers seulement mercredi prochain.

LA RECOMMANDATION

L'analyste Robert Sedran, de la CIBC, change de cheval. À la lumière des plus récents résultats financiers dévoilés, il surclasse la Scotia pour une «surperformance sectorielle» mais n'attend plus qu'une performance moyenne pour la Royale. La Scotia tire de solides bénéfices de ses activités bancaires canadiennes, de la gestion de fortune et de l'assurance depuis plusieurs trimestres, note l'analyste. Robert Sedran estime que la Scotia disposera de près de 5 milliards à redéployer dans ses activités internationales, après la disposition de sa participation dans la firme CI Financial.