Wall Street et Bay Street ont terminé la séance de mardi en nette baisse, les investisseurs s'interrogeant sur la pérennité des mesures de soutien à l'économie apportées par les banques centrales après le statu quo décidé par la Banque du Japon sur sa politique.

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Les marchés à la fermeture:

TSX: -159,10 (-1,28%) à 12 223,57

Dow Jones: -116,57 (-0,76%) à 15 122,02

S&P 500: -16,68 (-1,02%) à 1626,13

NASDAQ: -36,82 (-1,06%) à 3436,95

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La décision de la banque centrale japonaise de ne pas amplifier son récent programme d'assouplissement monétaire destiné à stimuler la croissance du pays a alimenté les craintes des acteurs du marché de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) commencer à revenir sur ses propres mesures de soutien.

«Ils s'attendaient visiblement à ce que la Banque du Japon aille plus loin», a remarqué Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates.

«La question pour eux est maintenant de savoir quand et comment la Réserve fédérale américaine va ralentir son propre programme d'aide à l'économie», a ajouté l'analyste.

La politique monétaire très accommodante de l'institution a en effet largement soutenu l'embellie du marché actions ces derniers mois, notamment via un programme de rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars par mois qui permet d'inonder les marchés de liquidités.

«La possibilité de voir tout cet argent facile disparaître inquiète fortement les investisseurs et provoque une forte volatilité», a remarqué David Levy, de Kenjol Capital Management.

Pour cette même raison, les investisseurs ont gardé un oeil sur Karlsruhe, en Allemagne, où la Cour constitutionnelle examine la conformité des mécanismes de sauvetage de la zone euro avec la Loi fondamentale du pays.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,195% contre 2,215% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,334% contre 3,370% la veille.

Le brut fragilisé par un rapport de l'Opep

Les cours du pétrole ont eux aussi fini en baisse à New York, fragilisés par un rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) faisant état d'une légère dégradation de sa prévision de demande mondiale de brut en 2013 et d'une hausse de la production du cartel.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a reculé de 39 cents à 95,38 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 102,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 99 cents par rapport à la clôture de lundi.

Le marché a vivement réagi à la publication du rapport de l'Opep, le baril descendant jusqu'à 94,04 dollars à New York, selon John Kilduff, d'Again Capital.

L'organisation a légèrement abaissé sa prévision de demande mondiale de brut en 2013 à 89,65 millions de barils par jour (mbj), contre 89,66 mbj il y a un mois, et prévenu des conséquences d'une éventuelle détérioration du climat économique au second semestre.

«C'est une baisse minime mais elle est combinée à l'annonce d'une hausse de la production de l'organisation», faisant craindre aux investisseurs une surabondance de l'offre par rapport à la demande, a noté M. Kilduff.

Le cartel, qui pompe environ 35% du pétrole mondial, a indiqué avoir augmenté sa production de 106.000 barils par jour en mai par rapport au mois précédent, à 30,57 millions de barils par jour, notamment en raison d'une forte progression en Arabie saoudite.

«La fragilité des marchés pétroliers» a aussi été alimentée par «le statu quo décidé par la Banque du Japon» qui a fait vaciller l'ensemble des places financières, a remarqué Tim Evans, de Citi.

La banque centrale nippone, à l'issue d'une réunion de deux jours à Tokyo, a décidé de maintenir intactes les mesures d'assouplissement monétaire prises récemment afin de soutenir l'économie japonaise.

«Évidemment, les acteurs du marché en voulaient plus. Alors qu'on a l'impression que l'économie mondiale ralentit, ils souhaitent que les banques centrales continuent de faire tourner la machine», a souligné Phil Flynn de Price Futures Group.

Le marché a aussi fait preuve de prudence à la veille du rapport hebdomadaire du département américain de l'Énergie (DoE) sur le niveau des stocks de pétrole brut aux États-Unis.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut auraient reculé de 400 000 barils la semaine dernière.

Les réserves d'essence sont à l'inverse attendues en hausse de 500 000 barils et celle de produits distillés en progression de 1,3 million de barils.