Après un bref ralentissement ce printemps, la Bourse de Montréal a retrouvé un haut régime d'activités dans ses produits dérivés, particulièrement ses contrats à terme liés au taux d'intérêt.

Au point où elle a encore battu en mai son propre record mensuel, atteignant les 7,3 millions de contrats à terme négociés par ses clients au Canada et de l'étranger, surtout des gestionnaires de gros portefeuilles.

Ce volume est supérieur de 9% à ce qu'il était un an plus tôt, en mai 2012, alors précurseur d'une année record. À ce rythme, estime son président, Alain Miquelon, la Bourse de Montréal aurait de bonnes chances d'engranger pour la deuxième année consécutive un autre volume record de transactions.

«Nous avons deux business principales, soit les options sur actions et les contrats à terme sur les taux d'intérêt. Alors que les options sont un peu tranquilles, le marché des [contrats de] taux d'intérêt est très actif en raison du rebond de l'incertitude envers la direction des banques centrales avec leur taux à court terme et leurs stimulus économiques», a-t-il expliqué à La Presse Affaires.

«Les périodes de volatilité dans les marchés suscitent beaucoup de demande pour nos produits dérivés. Ça force les gestionnaires de fonds à les utiliser davantage pour ajuster leurs portefeuilles à court terme.»

Dans ce contexte favorable, la Bourse de Montréal a conservé ses coudées franches pour avancer ses priorités d'affaires, malgré le changement de contrôle survenu l'an dernier chez son propriétaire, le groupe boursier TMX de Toronto.

Ce groupe, qui possède aussi la Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSX, est passé sous le giron du consortium financier Maple, mené notamment par la Caisse de dépôt et placement du Québec et la Banque Nationale.

À la Bourse de Montréal, après cette transaction, on a pu préparer une mise à niveau importante du système transactionnel Sola, une création maison qui a déjà été vendue à des Bourses en Europe et aux États-Unis.

Cette mise à niveau de Sola est prévue pour le mois prochain, au coût «de 1 à 2 millions de dollars». «Nous en augmentons la capacité, mais aussi la vitesse et la robustesse», selon M. Miquelon.

Par ailleurs, rassurée sur sa pérennité d'affaires avec Maple, la Bourse de Montréal a poursuivi ses efforts de croissance du pôle des produits dérivés dans le milieu montréalais de la finance.

«Nous travaillons sur plusieurs niveaux: formation universitaire et développement de stages spécialisées, formation professionnelle en milieu de travail, développement d'une communauté de sociétés qui opèrent en produits dérivés», mentionne Alain Miquelon.

Il se dit aussi «très satisfait» de l'implantation de Finance Montréal depuis deux ans. «Il y a une meilleure concertation dans le milieu, avec une reconnaissance que les produits dérivés sont importants pour Montréal. Nous sommes très encouragés par ces travaux, même si les résultats mesurables prendront quelques années encore.»

La Bourse de Montréal accentue aussi sa promotion auprès des gestionnaires de fonds à l'étranger. À la fin du mois, elle sera en mission d'affaires à Londres, une capitale financière où elle a déjà un représentant permanent depuis quelque temps, et à New York.