Les investisseurs qui ont privilégié en 2012 les titres de sociétés qui versent de bons dividendes ont été bien récompensés, car la baisse des taux obligataires a permis une appréciation de la majorité de ces titres. Mais en 2013, comme les taux risquent plutôt de remonter quelque peu, ils devront sélectionner des entreprises qui ont la capacité d'augmenter leurs dividendes grâce à une croissance des bénéfices. Ce sont ces entreprises que recherche Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser.

Il ne faut pas croire que la reprise sur les marchés boursiers est terminée, et l'investisseur doit encore privilégier les actions en 2013, selon lui. «Compte tenu de la croissance des bénéfices, particulièrement en Amérique du Nord, l'évaluation des marchés boursiers n'est pas plus élevée qu'elle ne l'était au début de 2012», dit-il. «Les marges bénéficiaires des entreprises ont rarement été aussi élevées et leur situation financière aussi enviable, si bien qu'une progression, même modeste des bénéfices, ne peut qu'entraîner une hausse des prix des actions en Amérique du Nord», ajoute-t-il.

Voici la sélection de titres qu'il nous propose.

Rogers Communications [[|ticker sym='T.RCI.B'|]]

Cours: 46,15$

Haut et bas (52 semaines): 46,45$ - 34,75$

Bénéfice par action: 2,87$

Dividende: 3,4%

Bien qu'elle verse déjà un dividende supérieur à la moyenne des titres appartenant à l'indice S&P/TSX, Rogers pourrait encore l'augmenter cette année si elle maintient le même rythme d'amélioration de sa rentabilité. À son dernier trimestre, elle a réalisé une augmentation de 15% de ses flux de trésorerie libres, et ses bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ont augmenté de 5%. «Sa marge bénéficiaire brute a été de 45% supérieure à ce qu'elle était au même trimestre de l'année précédente», dit Denis Durand. De plus, Rogers a poursuivi sa consolidation dans le secteur du cellulaire grâce à l'acquisition récente du spectre réservé aux services sans fil évolués de Shaw Communications dans l'ouest du Canada.

Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MFC'|]]

Cours: 14,69$

Haut et bas (52 semaines): 14,46$ - 10,18$

Bénéfice par action: 0,29$

Dividende: 3,6%

La plus grande compagnie d'assurances canadienne poursuit son redressement après avoir été frappée plus que toute autre par la crise financière. Son cours boursier, bien qu'encore très loin de son sommet historique, est à un plus haut de 52 semaines. La compagnie a subi une perte de 14 cents au dernier trimestre parce qu'elle a dû inscrire une charge actuarielle de 1 milliard de dollars, rappelle M. Durand. Mais sans tenir compte de cet élément, le rendement de l'avoir des actionnaires a été de 9,3%. La direction de la compagnie vise un rendement de 16% en 2016. Le titre se négocie à seulement 1,17 fois sa valeur comptable. Une remontée des taux d'intérêt en deuxième moitié d'année favoriserait la rentabilité de la compagnie, ce qui pourrait permettre au titre de se négocier autour de 18$ d'ici la fin de l'année, estime Denis Durand.

Banque TD [[|ticker sym='T.TD'|]]

Cours: 83,47$

Haut et bas (52 semaines): 85,85$ - 75,70$

Bénéfice par action: 6,81$

Dividende: 3,7%

Plus que jamais, la Banque TD pourra profiter de sa forte présence aux États-Unis. La reprise du marché immobilier lui permettra d'accroître son portefeuille de prêts hypothécaires, alors même que le marché canadien risque de subir un ralentissement, explique Denis Durand. À son dernier trimestre, les profits de la TD ont augmenté dans tous les secteurs, sauf celui plus marginal de l'assurance. La croissance du bénéfice a été de 8% et le rendement de l'avoir des actionnaires, de 16%. «Administrée de façon conservatrice, son évaluation boursière demeure raisonnable», dit M. Durand. Et il ne faut pas exclure une nouvelle acquisition chez nos voisins du Sud au cours de la prochaine année, selon lui.

Oracle Corp [[|ticker sym='ORCL'|]]

Cours: 34,93$

Haut et bas (52 semaines): 35,13$ - 25,33$

Bénéfice par action: 2,61$

Dividende: 0,7%

Oracle est l'un des plus importants fournisseurs de logiciels. Son titre se négocie actuellement à 14 fois les bénéfices, comparativement à 18 fois pour sa rivale SAP. Société exportatrice, Oracle a souffert de la faiblesse de l'euro en 2012, explique Denis Durand. Ses ventes de logiciels ont augmenté de 17% au cours du dernier trimestre. De plus, grâce à des flux de trésorerie libres de 13,5 milliards, l'entreprise a racheté 5% de ses actions en circulation. Le dividende n'est que de 0,7%, mais les possibilités qu'il augmente rapidement sont bonnes, croit l'associé principal de Jarislowsky Fraser.

Notre spécialiste Denis Durand Associé principal chez Jarislowsky Fraser