Le ciel est bleu pour les deux grands transporteurs aériens. Alors que les travailleurs de la construction prennent la route des vacances, les transporteurs ailés font le compte des recettes encaissées au deuxième trimestre. Et la bonne humeur règne là aussi.

Il faut reconnaître avec l'analyste Walter Sparcklin, de RBC Marchés des capitaux, que le ciel s'est éclairci pour les transporteurs aériens nationaux ces trois derniers mois. Le prix du mazout a baissé de 6,8% d'un trimestre à l'autre [cela se présente plus mal pour le trimestre courant] tandis que les prix des billets augmentaient. Les sièges sont demeurés tout aussi occupés, malgré les turbulences économiques, les compagnies aériennes gérant apparemment les capacités avec discipline.

Le marché escompte d'ailleurs de solides résultats pour les grands transporteurs. Le titre de West-Jet, nettement favori, a gagné 19% durant le trimestre. Aux États-Unis, US Airways a plus que doublé de valeur pendant cette même période, et Delta a pris 33%.

Air Canada en rame-motte

Pour sa part, Air Canada vole en rase-motte à la Bourse depuis la mi-février et affiche un gain de 4,3% pour le trimestre, dans un marché autrement déprimé. L'analyste de RBC fonde d'autant plus d'espoir pour le titre que le marché semble le bouder en raison de son profil financier. Il porte sa cible de 2$ à 3$ pour le transporteur national qui cotait 1,03$ à la clôture, hier. Selon ce dernier, les investisseurs s'inquiètent trop pour l'endettement et les liquidités d'Air Canada alors que des progrès auraient été enregistrés quant à ses obligations au niveau des régimes de pension et ses relations de travail.

Les chiffres sont énormes. Le résultat d'exploitation avant impôts, intérêts et amortissement pour le deuxième trimestre, à être annoncé le 2 août prochain, atteindrait 335 millions de dollars et l'exercice se solderait avec près de 1,3 milliard à ce poste, selon M. Sparcklin.

Cela n'empêche cependant pas des résultats teintés de rouge au final. Le trimestre se solderait par une perte de 2 cents par action et l'exercice entier par un déficit de 59 cents, comparé à 92 cents en 2011, selon les calculs de l'analyste Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale. Celui-ci vise un prix cible de 1,35$ pour le titre qui se mérite par ailleurs et avec raison la mention «spéculatif». En moyenne, les analystes qui suivent le titre visent 2,04$ avec, on le constate, de grands écarts.

Pour sa part, WestJet s'alignerait vers un cours de 22$ selon la Nationale ou de 20$ selon la RBC, par rapport à 16,25$ à la fermeture, hier. Cameron Doerksen a haussé sa cible de 1$ et Walter Sparcklin a empilé 2$, au vu des résultats à venir. Le deuxième transporteur aérien canadien a augmenté son trafic et est plus assuré d'améliorer sa performance dans le secteur, note ce dernier. La compagnie albertaine devrait afficher un résultat d'exploitation de 154 millions pour le trimestre et de 690 millions au terme de l'exercice, selon lui. Au final, le bénéfice par action atteindra 29,5 cents pour le trimestre, selon le consensus des analystes qui suivent l'entreprise. Le titre se négocie présentement suivant un multiple de 11 fois seulement les profits prévus au terme de l'exercice.

«Avec un rythme assez soutenu de ventes de billets à l'approche du ralentissement estival, les rendements tant d'Air Canada que de WestJet sont en croissance depuis sept trimestres consécutifs et plus, note l'analyste de RBC Marchés des capitaux. Ainsi, même si leur croissance devait tomber en sourdine dans un proche avenir, elle demeurera élevée.»