Les Bourse européennes reculaient jeudi matin, affectées par un sévère abaissement de la note de l'Espagne, dont les taux d'emprunt ont atteint un nouveau record, dans un marché à nouveau méfiant envers l'Italie et inquiet à l'approche des élections en Grèce.

Vers 8h00 (heure de Montréal), Paris affichait un recul de 0,68%, Londres de 0,95%, Francfort de 0,68%, Milan de 0,52%. Madrid faisait bande à part avec une légère hausse de 0,12%.

Après sa rivale Fitch, l'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé mercredi soir la note d'endettement de long terme de l'Espagne de trois crans, à «Baa3», juste au-dessus de la catégorie «spéculative».

Accusant le coup de cette dégradation, le taux à 10 ans de l'Espagne a atteint un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro jeudi matin, à près de 6,9%.

Cet abaissement brutal de notation devrait accentuer la nervosité sur les marchés, où les investisseurs se focalisent sur l'avenir de la zone euro, à l'approche d'un G20 à Los Cabos, au Mexique, dont la crise de la dette «sera le thème central», a souligné jeudi Angela Merkel.

Pressée de toutes parts d'en faire plus pour endiguer la crise, la chancelière allemande a mis en garde le G20 contre la tentation de faire reposer le sauvetage de la zone euro sur les seules épaules de son pays, assurant que croissance et réduction des déficits devaient aller «de pair».

Dans cet environnement incertain et à l'approche de plusieurs échéances importantes, les marchés étaient dans l'expectative.

«Avec l'attente des détails sur le plan d'aide aux banques espagnoles et la perspective des élections cruciales en Grèce sur l'avenir de la zone euro, les investisseurs vont rester sur leurs positions», prévoit le courtier IG Market.

La semaine prochaine, après le scrutin grec de dimanche, sera déterminante pour l'évolution des marchés financiers de la deuxième partie de l'année, a-t-il ajouté.

Les investisseurs suivront également jeudi l'évolution du marché obligataire européen, où même les taux longs allemands, réputés les plus sûrs, sont remontés, témoignant d'un mouvement de méfiance généralisé à l'égard de la zone euro.

À ce titre, ils surveilleront l'émission obligataire à moyen terme et long terme de l'Italie jeudi et les taux offerts, après l'adjudication à 1 an de la veille qui s'était traduite par une envolée des taux à près de 4%.

De son côté, l'euro parvenait à gagner du terrain face à un dollar affaibli par de mauvais indicateurs économiques américains. Ce matin, l'euro valait 1,2573 dollar contre 1,2556 dollar mercredi soir.