La Bourse de New York a fini en forte baisse mercredi, saisie par l'angoisse de voir l'Italie à son tour emportée par la crise de la dette: le Dow Jones a perdu 3,20% et le Nasdaq 3,88%.

Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a chuté de 389,24 points à 11 780,94 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 105,84 points à 2621,65 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 3,67% (46,82 points) à 1229,10 points.

Cette dégringolade des indices de Wall Street «est logique au regard des craintes grandissantes de contagion. On avait vu la même chose en octobre avec la Grèce, et maintenant c'est l'Italie», a expliqué Lindsey Piegza, de FTN Financial.

«Cette inquiétude est justifiée: c'est la troisième économie de la zone euro, alors que la Grèce était en bas de la liste», a-t-elle poursuivi.

Le soulagement qui avait accueilli mardi l'annonce de la prochaine démission du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a rapidement cédé la place à la crainte. Les taux d'intérêt de la dette italienne à dix ans ont atteint un nouveau record historique en dépassant les 7%.

De tels taux, s'ils se confirment lorsque Rome émettra de la dette, risquent de représenter un poids bien trop lourd pour le gouvernement italien au moment où il cherche à réduire ses déficits.

«La pression du marché et l'incertitude politique ont fait passer l'Italie d'un risque de crise de liquidité à une crise de solvabilité», ont estimé les analystes de Natixis.

De nombreux analystes ont relevé que des taux à plus de 7% avaient poussé la Grèce, mais aussi l'Irlande et le Portugal, à avoir recours à l'aide financière de leurs partenaires européens et du FMI.

Mais les investisseurs ont en tête «l'idée que le pays est trop gros pour faire faillite et trop gros pour être secouru», s'est inquiété Mace Blicksilver, de Marbleahead Asset Management.

Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, a fini en nette hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,955% contre 2,065% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,016% contre 3,124% la veille.