La Bourse de Toronto a clôturé mardi en forte baisse après que la Grèce eut annoncé la veille son intention de faire un référendum sur son plus récent plan de sauvetage, un coup de poker qui a lancé une nouvelle vague d'incertitude à travers les marchés boursiers mondiaux.

«Ça a définitivement eu l'effet d'une bombe», s'est exclamé Alan Small, conseiller en investissements chez Dundee Wealth.

L'indice composé S&P/TSX a retraité de 1,12% ou 136,95 points pour clôturer à 12 115,1 points, après avoir affiché plus tôt en séance un recul de 338 points. La Bourse de croissance TSXV a effacé 1,61% ou 26,02 points à 1588,88 points.

La confusion a atteint son comble après que certains médias eurent rapporté que le référendum en tant que tel pourrait, en fait, ne pas avoir lieu. Le réseau américain CNBC a cité un responsable du parti socialiste grec selon qui le référendum annoncé par le premier ministre grec George Papandreou était «essentiellement mort».

Puis, Reuters a rapporté vers la fin de la séance que M. Papandreou avait indiqué mardi à son cabinet que le vote aurait lieu.

Le dollar canadien s'est déprécié de 2,18 cents à 98,15 cents US, les investisseurs s'étant rués sur le billet vert américain, traditionnellement considéré comme une valeur refuge en temps d'incertitude.

Si le vote populaire devait se prononcer contre le plan de sauvetage, l'Europe pourrait devoir se retrouver aux prises avec une défaillance désordonnée de la Grèce, ce qui pourrait pousser le pays hors de la zone euro.

Aux États-Unis, la moyenne des valeurs industrielles Dow Jones a laissé 2,48% ou 297,05 points à 11657,96 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a abandonné 2,89% ou 77,45 points à 2606,96 points et que l'indice élargi S&P 500 a lâché 2,79% ou 35,02 points à 1218,28 points.

L'annonce du référendum, tard lundi, est survenue cinq jours après que les autorités européennes eurent indiqué s'être entendues sur un plan pour aider la Grèce, qui se retrouve dans l'incapacité de rembourser sa dette dans les délais requis.

La stratégie prévoit notamment d'augmenter les ressources d'un fonds de sauvetage, d'obliger les créanciers privés à encaisser de plus importantes pertes sur leurs titres de dette grecque et de hausser le niveau des réserves d'argent obligatoires des banques européennes. Mais l'optimisme initial des marchés commençait déjà à s'effriter lundi, compte tenu de l'absence de détails sur le fonctionnement précis du plan.

Pour ce qui est du référendum grec, en plus de l'absence de date précise pour le vote, la question qui sera posée à la population reste inconnue pour l'instant.

«Cela semble avoir renversé une grande partie du sentiment positif qui s'est présenté avec l'annonce du milieu de la semaine dernière», a observé M. Small.

«Espérons qu'en temps voulu nous comprendrons un peu davantage ce qui va arriver, comment le référendum va fonctionner, quelle sera la question posée et, espérons-le, nous pourrons voir le côté positif de ce qui arrive là-bas.»

À Toronto, le TSX a été soumis à la pression du secteur des ressources, la hausse du dollar américain et les mauvaises perspectives pour la demande inhérentes à l'instabilité européenne ayant fait retraiter les cours des matières premières.

Le secteur torontois de l'énergie a chuté de 2,09%, le cours du pétrole brut ayant effacé 1$ US à 92,19$ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Suncor Énergie [[|ticker sym='T.SU'|]] a rendu 83 cents à 30,92$, tandis que celle de Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]] a lâché 1,11$ à 34,05$.

Les prix des métaux ont aussi retraité, le cours du cuivre ayant notamment cédé 13 cents à 3,50$ US la livre à New York. Conséquemment, le secteur torontois des métaux de base a perdu 3,39%, l'action de Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] ayant rendu 1,87$ à 38,09$, tandis que celle de Quadra FNX Mining [[|ticker sym='T.QUX'|]] a perdu 26 cents à 11,24$.

Mais le parquet torontois a profité d'un appui du secteur aurifère, qui s'est adjugé plus de 2% malgré un recul du cours de l'or. Le lingot de métal jaune s'est déprécié de 13,40$ US à 1711,80$ US l'once, son troisième déclin en autant de jours. Mais l'action de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a grimpé de 1,45$ à 49,95$, tandis que celle de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] s'est emparé de 1,09$ à 50,30$.

Le secteur de la finance a souffert de l'incertitude entourant les conséquences de la crise en Europe, ce qui a fait retraiter les actions de ce groupe de 2,73% dans l'ensemble. Le titre de la Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]] a perdu 1,58$ à 47,04$, tandis que celui de la Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MFC'|]] a échappé 74 cents à 12,42$.