Malgré l'abandon d'un regroupement avec la Bourse de Londres, la société TMX des bourses de Toronto et de Montréal conserve de «fortes perspectives de croissance» au Canada, mais aussi à l'international, ont clamé ses patrons lors de l'assemblée d'actionnaires, ce matin à Toronto.

C'est aussi sous cet angle qu'ils entendent entamer ou poursuivre des discussions avec d'autres prétendants de TMX, à commencer par le consortium financier canadien Maple qui a déjà une offre d'achat en cours.

«Vous, nos actionnaires, vous êtes prononcés sur le projet avec Londres et nous respectons cette décision», a indiqué Thomas Kloet, chef de la direction de TMX en début d'une assemblée qui avait été convoquée surtout pour un vote final sur le projet londonien. Ce vote a évidemment été retiré de l'ordre du jour des suites de l'abandon annoncé hier après une compilation préliminaire des votes d'actionnaires obtenus par procurations.

«Nous allons analyser les autres opportunités qui s'offrent à TMX, incluant la proposition du groupe Maple. Toutefois, nous entendons considérer que les propositions qui supportent nos perspectives de croissance», a indiqué M. Kloet.

Juste auparavant, le chef de la direction de TMX avait admis sa «déception» envers la tournure des événements, surtout parce que l'appui majoritaire des actionnaires au projet avec Londres est demeuré insuffisant pour correspondre au minimum légal requis de 66% des voix positives.

Mais Thomas Kloet a vite enchaîné avec des propos plus optimistes envers le plan d'affaires de TMX, même sans la Bourse de Londres comme partenaire international.

«Nous continuerons d'étendre nos capacités au Canada dans le but d'y maintenir un marché financier solide et efficace. Nous continuerons aussi de surveiller les projets de croissance à l'international, avec constance, mais aussi avec prudence», a indiqué le chef de la direction de TMX.

Pendant ce temps, du côté du groupe Maple, dont l'offre d'achat au comptant doit durer jusqu'au huit août à moins d'avis contraire, les questions et les commentaires s'accumulent dans le milieu financier à propos des obstacles que devra franchir le consortium financier avant de réaliser son ambition envers TMX.

En particulier du côté réglementaire, alors que plusieurs doutent de l'accord requis du Bureau fédéral de la politique de concurrence face au plan d'affaires de Maple, après son acquisition de TMX.

Car après une telle prise de contrôle par ce groupe de 13 institutions financières et grosses caisses de retraite au Canada, la société TMX intégrerait ensuite le principal concurrent de la Bourse de Toronto, c'est-à-dire la bourse alternative Alpha. Sous Maple, TMX intégrerait aussi des sociétés encore indépendantes de gestion comptable et de régulation des transactions de valeurs mobilières (la «compensation» dans le jargon boursier) au Canada.

Avec ce plan d'entreprise boursière «intégrée», la future société Maple/ TMX regrouperait sous sa coupe près de 90% du volume de transactions boursières au Canada.

Ça serait beaucoup trop de pouvoirs dans une même société, clament déjà des financiers canadiens influents. Certains d'entre eux pourraient intervenir ainsi à l'encontre de Maple auprès des autorités fédérales et provinciales qui ont juridiction sur un changement de propriété des bourses canadiennes, dont l'AMF au Québec et la CVMO en Ontario.

Autres détails et commentaires dans le cahier Affaires de la prochaine édition de La Presse, le samedi 2 juillet.