Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres sur les marchés financiers. Et les récents événements au Japon en feront une fois de plus la preuve.

Les investisseurs vont tenter au cours des prochains jours d'évaluer quels seront les impacts financiers et économiques du séisme dévastateur qui a secoué le Japon hier.

«À court terme, un désastre naturel comme celui-là diminue l'activité économique en détruisant des fortunes et beaucoup de matériel. Il est encore tôt pour saisir tous les impacts, mais il risque d'y avoir d'importants effets pour les exportateurs ici en Amérique qui pourraient être appelés à prendre le relais suite à la baisse de production au Japon», commente Alistair Bentley, de la Banque TD.

On peut notamment penser au secteur automobile. «Les trois gros constructeurs de Detroit et d'autres fabricants de matériel de transport nord-américains pourraient bénéficier de la situation, ce qui peut aussi être positif pour le secteur de l'auto en Ontario», souligne Sherry Cooper, à la BMO.

La demande pour le pétrole risque de baisser, du moins temporairement. À moyen terme toutefois, les efforts de reconstruction vont faire augmenter la demande pour beaucoup de matières premières, ajoute Sherry Cooper.

«Si le tremblement de terre de 1995 à Kobe, au Japon, peut servir d'indicateur, la situation pourrait soulever la croissance économique éventuellement», dit Peter Buchanan, de la CIBC.

L'événement médiatique à surveiller aux États-Unis au cours de la prochaine semaine sera la réunion du comité responsable de la politique monétaire de la Fed. Les représentants de la Réserve fédérale se rencontreront mardi pour discuter de stratégies.

«Il n'y aura pas de changement à la politique monétaire, mais il semble que la Fed va commencer à signaler comment elle prévoit gérer son bilan. Nous allons aussi surveiller de possibles changements dans le langage au niveau de l'inflation. Dans le contexte actuel, le débat sur l'inflation risque de devenir beaucoup plus intéressant», dit Alistair Bentley.

«Des rumeurs veulent que les expressions ¨pour une période prolongée¨ et/ou ¨exceptionnellement bas¨ vont être modifiées. Je pense cependant qu'il est encore beaucoup trop tôt pour ça. Retirer ces expressions provoquerait sur les marchés une réaction qui serait l'équivalent d'annoncer une hausse de taux. Le risque géopolitique et les perspectives économiques mondiales ne justifient pas encore une telle chose. De plus, il n'y a pas encore suffisamment de progrès dans le marché américain de l'emploi et l'inflation aux États-Unis est encore trop faible», souligne Gorica Djeric, de la Banque Scotia.

Dans le groupe des grandes entreprises qui présenteront leurs résultats trimestriels d'ici vendredi prochain, on retrouve notamment Lululemon, Nike, Semafo, FedEx, Genivar, Mega Brands, Technologies 20-20, Winnebago, Sino-Forest, Timminco, Embraer, Crescent Point Energy, Ivanhoe Energy et Alamos Gold.