Cette semaine, on change de registre. Les partisans de l'approche momentum ont tenu la vedette dans cette chronique dans les derniers temps. Aujourd'hui, la parole est donnée à Philippe Le Blanc, président de la firme Cote 100, un adepte de l'approche valeur.

«Notre style de gestion est assez prudent, axé sur des titres d'entreprise défensifs», indique le gestionnaire de 39 ans. Il évite ainsi les titres cycliques comme les ressources et les secteurs qui dépendent d'une reprise économique pour bien faire.

Notre invité jette son dévolu sur des entreprises en excellente santé financière qui ont peu de dettes, dégagent beaucoup de liquidités, versent un bon dividende et se vendent à un prix raisonnable.

Fondée en 1988, Cote 100 dessert 5000 clients, essentiellement des particuliers. L'actif sous gestion s'élève à 200 millions. Bien connu pour sa Lettre financière - Cote 100, le portefeuille réel, rattaché à la Lettre financière, a réalisé un rendement annuel moyen de 10,5% depuis 1988.

Astral Média [[|ticker sym='T.ACM.A'|]]

Prix vendredi: 40,06$

Sommet 52 semaines: 42,80$

Bas 52 semaines: 33,50$

Dividende annuel: 0,75$

Philippe Le Blanc aime la forte proportion de revenus récurrents: presque 50% du chiffre d'affaires proviennent des abonnements à des canaux de télé spécialisée. La société est aussi en bonne santé financière, avec un rapport dette nette/avoir de 0,39. Elle fait de bons fonds autogénérés, pendant que ses besoins en immobilisations restent limités. L'argent sera utilisé pour acheter ses actions et hausser son dividende. En matière de croissance, les perspectives sont limitées. Qu'importe, son évaluation raisonnable, à 12,4 fois les profits pour l'année financière se terminant en août 2011, compense amplement, juge M. Le Blanc.

Enghouse System [[|ticker sym='T.ESL'|]]

Prix vendredi: 8,47$

Sommet 52 semaines: 10,04$

Bas 52 semaines: 7,60$

Dividende annuel: 0,16$

Petite capitalisation canadienne, Enghouse vend des logiciels de cartographie et des systèmes de reconnaissance de la voix pour les réseaux téléphoniques. M. Le Blanc donne des points à l'administration dirigée par Steve Sadler, ex-GEAC, qui dispose d'une feuille de route impressionnante dans les acquisitions et l'intégration d'entreprises de logiciels. La société prévoit 0,50$ de bénéfice par action en 2011. «Ses profits sont probablement sous-estimés en raison des règles que la société applique relativement à l'amortissement de ses acquisitions», fait remarquer notre invité. Il évalue davantage les profits à 0,80$ par action, en appliquant les règles suivies par les Open Text et Descartes Systems.

MacDonald Dettwiler [[|ticker sym='T"MDA'|]]

Prix vendredi: 48,62$

Sommet 52 semaines: 54,60$

Bas 52 semaines: 35,04$

Dividende annuel: s.o.

Il s'agit du concepteur et distributeur du bras canadien, un leader mondial avec un carnet de commandes record. Après avoir voulu se départir de sa division Information Systems sans succès, il vient tout juste de vendre sa division Information Products. À la suite de la vente, la société dispose d'un butin de 800 millions en encaisse ou 20$ par action. La direction de la société a déjà annoncé un dividende de 1$ par action. «On pense qu'il y a la possibilité d'un dividende spécial ou bien elle fera une acquisition», dit le gestionnaire.

Reitmans [[|ticker sym='T.RET.A'|]]

Prix vendredi: 17,65$

Sommet 52 semaines: 20$

Bas 52 semaines: 16,61$

Dividende annuel: 0,80$

Le détaillant de vêtements pour femmes aura l'occasion de démontrer son savoir-faire en 2011, car l'année sera parsemée d'obstacles pour les détaillants de vêtements. L'environnement concurrentiel se durcit avec l'arrivée régulière au Canada d'acteurs mondiaux, les H&M, Zara et le dernier en date, Target.

Le président de Cote 100 est persuadé que Reitmans profitera de la vague de consolidation à venir. «Jacob est en restructuration, je pense qu'il y en aura d'autres», dit-il. Acteur national rentable qui possède plusieurs bannières, Reitmans dispose de 260 millions en encaisse pour profiter du malheur des autres. Notre invité ne s'attend toutefois pas à des profits records l'année prochaine, mais le dividende de 4,6% le rend patient.

Rogers Communications [[|ticker sym='T.RCI.B'|]]

Prix vendredi: 35,44$

Sommet 52 semaines: 41,64$

Bas 52 semaines: 31,87$

Dividende annuel: 1,28$

Naguère considéré comme un titre cow-boy avec sa dette à gogo, l'entreprise qu'a bâtie Ted Rogers, aujourd'hui mort, est devenu un titre destiné aux bons pères de famille avec son dividende de 3,6% ou 1,28$ par action. «Il devrait à mon avis augmenter avec le temps», de croire M. Le Blanc. Les investissements massifs pour étendre son réseau sont choses du passé. Rogers est devenue une machine à imprimer de l'argent. Le titre n'est pas cher, sous la barre des 12 fois les profits.

Bien que la concurrence dans le sans-fil s'accroît au pays, l'essor des téléphones intelligents va pousser quelque peu en avant les profits au cours du prochain exercice de 3$ à 3,10$ par action.