Pierre Bernard est un croyant. Le gestionnaire de portefeuille d'actions canadiennes pour l'Industrielle Alliance parie que la croissance économique est au rendez-vous et que la planète ne retournera pas en récession. Quatre de ses cinq choix sont des multinationales canadiennes, bien placées pour profiter de la reprise mondiale.

Research In Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]]

Fermeture vendredi: 58,01$

Haut depuis un an: 78,78$

Bas depuis un an: 44,94$

Variation depuis le début de 2010: -18,33%

L'essor des communications en 2010 passe par la prolifération des téléphones intelligents et la reprise mondiale va accélérer le phénomène. Mais ce qui est branché aujourd'hui, c'est Apple, ce n'est plus le joujou de Waterloo.

«Il y a de la place pour plusieurs joueurs, y compris RIM», rétorque Pierre Bernard, qui, en passant, ne possède personnellement ni BlackBerry ni iPhone.

RIM se vend aujourd'hui à 8 et 9 fois les profits à venir, ce qui fait dire à M. Bernard que le marché appréhende une baisse des profits de moitié.

«Pour une entreprise qui a crû jusqu'à présent de 30 à 40% par année, il y a une conviction que l'entreprise a perdu tous ses moyens.»

Le gestionnaire s'enthousiasme du format de tablette Playbook. Le titre représente 8% de son portefeuille croissance de 300 millions. Il a une cible de 75$ d'ici 12 mois et de plus de 100$ dans deux ans.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]]

Fermeture vendredi: 5,08$

Haut depuis un an: 6,24$

Bas depuis un an: 4,25$

Variation depuis le début de 2010: +5,87%

Heureux sont les détenteurs d'actions de Bombardier, l'heure de la rédemption va bientôt sonner après 10 ans de déceptions à répétition.

On serait, selon notre invité, à la veille d'un cycle haussier en aéronautique, attendu en 2012. «Il ne faut pas attendre pour bouger, la Bourse est un précurseur de l'économie. Dans un secteur cyclique comme l'aéronautique, il faut être là presque un an avant.»

Le carnet de commandes de Bombardier a crû de 41 à 47 milliards depuis le début de l'année. Par contre, les commandes fermes pour la CSeries n'ont pas encore décollé. M. Bernard les espère d'ici à l'été 2011.

À ses yeux, la division Transport de Bombardier vaut, à elle seule, 7$ par action.

SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]]

Fermeture vendredi: 52,10$

Haut depuis un an: 55,08$

Bas depuis un an: 41,59$

Variation depuis le début de 2010: -3,50%

Qu'importe si le PAPE de TransAxio, société à laquelle SNC aurait vendu certaines de ses participations dans l'autoroute à péage 407 à Toronto, n'aura pas lieu, SNC, c'est d'abord et avant tout un management hors pair et un carnet de commandes en expansion. La semaine dernière, elle a annoncé pour près de 1 milliard de dollars de nouveaux contrats.

«Dans une conjoncture incertaine, SNC continue de montrer de tels contrats, je ne peux pas faire autrement qu'avoir confiance.»

Il souhaite que l'action de SNC atteigne 60$ d'ici 12 mois.

Encana [[|ticker sym='T.EC'|]]

Fermeture vendredi: 28,81$

Haut depuis un an: 36,65$

Bas depuis un an: 27,70$

Variation depuis le début de 2010: -15,54%

Pas étonnant qu'Encana, deuxième producteur de gaz naturel en importance en Amérique, soit tombé en disgrâce au moment où le prix du gaz est au plancher.

«C'est le meilleur moment d'acheter quand tout est noir. Le gaz naturel est le combustible le plus propre à moindre coût.» Il souligne que les énergies solaires et éoliennes ont perdu beaucoup d'intérêt depuis que le gaz se vend sous les 5$US/BTU.

Encana a des coûts de production inférieurs à la médiane des producteurs, selon M. Bernard.

Notre gestionnaire invité s'attend à une remontée du titre dès que l'offre se tassera et que les Américains se remettront au travail. Il cible un prix de 35$ l'action d'ici la fin 2011. «Si c'était une entreprise de qualité moindre, je dirais il n'y a pas de presse. Mais là, on parle d'une société de premier ordre dans son domaine.»

Shoppers Drug Mart [[|ticker sym='T'SC'|]]

Fermeture vendredi: 38,80$

Haut depuis un an: 46,35$

Bas depuis un an: 32,57$

Variation depuis le début de 2010: -14,56%

Voilà un autre titre malmené qui retient l'attention du gestionnaire de fonds IA Clarington. Contrairement à ses sélections précédentes, Shoppers s'inscrit dans une perspective davantage canadienne.

Les nouvelles règles régissant les médicaments génériques ont affaibli la société, comme Jean Coutu. M. Bernard préfère toutefois Shoppers parce que la chaîne couvre mieux le territoire canadien que Coutu, concentré au Québec.

En réaction à la baisse des revenus en provenance des médicaments, Shoppers a fait plus de place aux produits de consommation dans ses pharmacies. En favorisant l'affluence en pharmacie, la stratégie devrait remettre le malade sur pied, croit-il.

«Quand je vais chez Shoppers ou Coutu, c'est soit pour des médicaments, soit pour voir un professionnel de la santé, soit pour acheter du lait, soit pour des produits de maquillage. Ce n'est pas un dépanneur, mais il y a des croisements de plus en plus évidents.»

À un prix de 39$ et un dividende de 2,3%, l'action lui paraît intéressante. Il la voit à 45$ d'ici un an.