Un vent de panique a soufflé vendredi sur les Bourses européennes, à la suite d'inquiétudes croissantes sur la solvabilité de plusieurs pays de la zone euro, déjà secouées la veille par une baisse historique de Wall Street.

Les craintes sur les risques de contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro, loin d'être dissipées, continuaient d'alimenter la fébrilité des investisseurs.

La perspective de l'instauration de plans de rigueur budgétaire par plusieurs pays européens, y compris ceux considérés comme les plus solvables, exacerbaient l'inquiétude des marchés, qui redoutent l'impact négatif sur la consommation et la croissance.

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L'Eurostoxx 50 a cédé 4,26%.

La Bourse de Paris a clôturé sur un plongeon de 4,60% à 3 392,59 points, après avoir lâché plus de 5% en cours de séance, enregistrant sa quatrième séance consécutive de forte baisse dans un marché en proie à une extrême nervosité.

Aucune valeur du CAC 40 n'a terminé en hausse. Parmi les principales baisses, les valeurs financières ont figuré parmi les plus attaquées: Société Générale a ainsi dégringolé de 8% à 32,77 euros, Crédit Agricole de 7,20% à 9,06 euros, Axa de 6,56% à 11,82 euros, et BNP Paribas de 5,68% à 43,93 euros.

À la Bourse de Dublin l'indice vedette Iseq-20 a chuté de 4,41% à 472,82 points.

L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a clôturé sur une baisse de 4,33% à 2 296,81 points

Le Bel-20 est tombé à ses plus bas niveaux depuis le début de l'année dans l'après-midi, à 2 288,83 points, avant de repartir à la hausse, dépassant les 2 320 points, puis replonger sous les 3 200 points dans les dernières minutes de la séance.

Le bancassureur flamand KBC était lanterne rouge avec une chute de 8,89% à 27,06 euros. L'assureur Ageas (ex-Fortis) a pour sa part perdu 5,43% à 1,76 euros.

À la Bourse d'Amsterdam, l'indice AEX a terminé sur une chute de 4,24% à 312,35 points.

Toutes les valeurs ont fini dans le rouge, la plus forte chute de la journée ayant été enregistrée par le groupe de banque et d'assurances ING, qui a plongé de 7,15% à 5,52 euros.

Deux autres fortes baisses ont été enregistrées par les groupes d'édition, Wolters Kluwer et Reed Elsevier, qui ont respectivement cédé 6,06% à 14,42 euros et 5,58% à 8,47 euros.

Le géant de l'acier ArcelorMittal (-5,30% à 26,52 euros), la compagnie aérienne Air France-KLM (-5,26% à 9,97 euros) et le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom (-5,20% à 5,07 euros) sont les autres valeurs à avoir clôturé sur une baisse supérieure à 5%.

L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé sur une nouvelle forte baisse, de 3,28% à 9 046,1 points, après une séance très nerveuse.

La plus forte baisse a été enregistrée par la compagnie aérienne Iberia (-7,69% à 2,11 euros).

Les banques étaient aussi à la traîne, Santander a perdu 3,75% à 7,71 euros et BBVA -3,75% à 8,03 euros.

À Francfort, l'indice Dax a clôturé 3,27% à 5 715,09 points, après avoir plongé de plus de 4% en cours de séance.

Toutes les valeurs ont fini dans le rouge, à l'exception de Commerzbank (+0,96% à 5,71 euros) au lendemain de résultats meilleurs que prévu et après un relèvement de sa recommandation par Credit Suisse.

Deutsche Bank a par contre perdu 3,92% à 45,80 euros.

L'assureur Allianz a fini en recul de 2,70% à 76,67 euros.

Le réassureur Munich Re, qui a jugé «de plus en plus ambitieux» son objectif d'un bénéfice net de plus de 2 milliards d'euros en 2010, a fini en recul de 2,98% à 101,0 euros.

En queue de Dax, le numéro un de l'énergie EON, qui versait les dividendes au lendemain de son assemblée générale, a plongé de 9,17% à 24,66 euros.

L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une nouvelle chute de 3,27% à 18.846 points.

L'indice, qui avait été suspendu temporairement à cause de «problèmes techniques» en fin de séance, a cédé jusqu'à 5% après la reprise des transactions avant de regagner du terrain.

Parmi les valeurs bancaires, Intesa Sanpaolo a cédé 3,95% à 2,0075 euros et UniCredit a perdu 3,32% à 1,629 euro.

Parmi les autres titres, le cimentier Italcementi, qui a annoncé un creusement de sa perte au premier trimestre, a chuté de 6,94% à 7,17 euros tandis que le groupe automobile Fiat a reculé de 5,17% à 8,43 euros.

La Bourse de Lisbonne a clôturé en recul de 2,94% à 6.624,29 points, accumulant des pertes de plus de 10% sur l'ensemble de la semaine.

Parmi les poids-lourds de l'indice PSI-20, Portugal Telecom a plongé de 8,22% et le groupe pétrolier Galp energia a chuté de 4,13%.

En ce qui concerne les valeurs bancaire, la BPI a progressé de 1,94% et la BCP de 0,81%, tandis que la BES a reculé 1,20%.

La Bourse d'Athènes a terminé en baisse de 2,86%, l'indice Athex affichant 1.630,47 points.

Jeudi, elle avait terminé en hausse modeste de 0,98% après une chute ininterrompue depuis le début de la semaine: -3,91% mercredi et -6,68% mardi.

La Bourse suisse a terminé en chute de 2,85%, à 6.205,63 points, contaminée par ses voisines européennes, aucun titre n'ayant échappé à la déroute en dehors de la banque Credit suisse dont le titre a été quasi-stable (-0,04% à 44,50 francs suisses).

Les autres valeurs bancaires ont été particulièrement attaquées, UBS perdant 2,77% à 15,10 francs suisses de même que la banque Julius Baer (-3,33% à 32,23 francs).

Les assureurs ont également souffert, Swiss Life subissant la plus forte chute de l'indice (-4,53% à 118,00 francs).

La Bourse de Londres a terminé en nette baisse de 2,62%, après avoir chuté de plus de 4%.

Les financières ont été touchées, Barclays cédant 5,54% à 285 pence, RBS 5,45% à 45,6 pence, Lloyds 4,70% à 53,98 pence.

Parmi les hausses figurent cependant la banque HSBC qui a gagné 0,41% à 631 pence, ou les minières Rio Tinto, Xstrata et Randgold, en hausse respective de 1,26% à 3.145,5 pence, 0,37% à 998 pence et 1,61% à 5.670 pence, qui ont bénéficié d'une forte remontée de l'or vue comme valeur-refuge.