Au plus haut depuis l'automne 2008, la Bourse de New York compte sur le traditionnel effet «Père Noël» pour poursuivre sur sa lancée lors de la dernière semaine de l'année, qui s'annonce peu active et peu chargée en indicateurs économiques.

Sur la semaine écoulée, limitée à trois séances et demi en raison de Noël, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a gagné 1,85% à 10 520,10 points jeudi, son plus haut niveau de clôture depuis le 1er octobre 2008.

Le Nasdaq, à dominante technologique, est lui monté de 3,34% à 2285,69 points, son meilleur niveau depuis le 3 septembre de l'année dernière, et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 2,18% à 1.126,48 points, au plus haut depuis début octobre 2008.

La place new-yorkaise est montée lentement, mais sûrement: toutes les séances se sont terminées dans le vert, alors que les indicateurs économiques, eux, sont ressortis en demi-teinte.

Côté bonnes nouvelles, les nouvelles inscriptions au chômage sont elles tombées au plus bas depuis septembre 2008 la semaine dernière.

Sur le front de l'immobilier, à l'origine de la crise financière, les ventes de logements anciens ont bondi bien plus que prévu. Mais elles ont connu une chute inattendue dans le neuf.

D'autres statistiques se sont révélées en demi-teinte, en hausse, mais plus modérée qu'espéré, comme les dépenses de consommation des ménages et les commandes de biens durables.

«Quand on se penche sur les secteurs qui ont eu une bonne semaine, ce sont ceux qui ont connu une bonne année: la finance, la technologie», observe Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. «C'est typique des échanges en période de fêtes, avec des habillages de portefeuille. Il faut montrer que l'on possède les noms qui marchent bien».

Signe «d'une résistance importante» du marché dans son mouvement de hausse, selon l'analyste, il n'a pas été perturbé par le net rebond du dollar. Alors même qu'il avait largement profité de son affaiblissement, qui favorise les multinationales exportatrices.

La place new-yorkaise est entrée vendredi dans une période qualifiée en jargon boursier de «hausse du Père Noël», qui comprend les cinq dernières séances de l'année et les deux premières de l'année suivante, et qui est traditionnellement très favorable aux actions.

«La tendance nous dit que le Père Noël va une fois de plus faire son apparition», résume Al Goldman, de Wells Fargo Advisors, qui note cependant «peu d'euphorie à l'achat».

«Le volume d'échanges va rester très faible», tempère Marc Pado. «Les responsables (des opérateurs de marché) ne seront pas au bureau, et ils ne voudront pas voir leurs positions changées avant la fin de l'année, je ne m'attends donc pas à un fort mouvement».

«Aucun doute», approuve Craig Peckham, de Jefferies. «Je ne pense pas qu'on puisse avoir de hautes attentes pour les niveaux d'activité».

La semaine prochaine sera en outre, elle aussi écourtée, cette fois en raison du jour de l'An.

«Mais on a quelques statistiques économiques qui ne doivent pas être ignorées», note M. Peckham.

L'indice de confiance des consommateurs (Conference Board) sera diffusé mardi, avant l'indice d'activité industrielle dans la région de Chicago, qui sera dévoilé le lendemain.

Les statistiques hebdomadaires sur les inscriptions au chômage, prévues pour jeudi, seront d'autant plus suivies que les chiffres mensuels de l'emploi, attendus le vendredi 8 janvier, constitueront l'indicateur le plus important de la première semaine boursière en 2010.