Allianz SE, premier assureur européen et gestionnaire d'un portefeuille d'environ 600 milliardsUS, s'attend à une chute du marché boursier parce que la reprise économique accuse du retard par rapport à la progression de l'indice Standard&Poor's 500 depuis sept mois.

«À mon avis, l'embellie boursière actuelle devance de beaucoup ce qui se passe dans la vraie vie», soutenait lundi Paul Achleitner, patron de la filiale financière d'Allianz, société dont le siège se trouve à Munich. «Le niveau d'attente est si élevé, a-t-il poursuivi au cours d'une entrevue au siège de Bloomberg à New York, qu'il existe un risque d'écart entre les attentes et les données économiques.»

 

L'indice Standard& Poor's 500 a bondi de 59% depuis le creux de 12 ans atteint le 9 mars dernier, tandis que des signes indiquent que la pire récession aux États-Unis depuis les années 1930 est en train de se résorber. Il reste que le taux de chômage aux États-Unis a atteint 9,8% en septembre, le plus haut niveau depuis 1983, et que les économistes prévoient que la reprise des dépenses de consommation sera timide, tandis que le taux de chômage menace de passer la barre des 10%.

«Nous devons nous assurer de ne pas nous engager trop tôt», a dit M. Achleitner, en parlant de la gestion des actifs qui garantissent les polices d'assurance d'Allianz. «Nous faisons preuve de prudence à l'égard des marchés des actions en ce qui concerne les sommes que nous y confions», a-t-il ajouté.

Au cours des 12 mois terminés le 30 juin dernier, le volet actions du portefeuille d'Allianz avait fondu à 27,2 milliards d'euros (40,3 milliardsUS). M. Achleitner a précisé que le portefeuille de la société est composé d'environ 9% d'actions, ajoutant que cette répartition convient à l'entreprise.

Hier, le Standard&Poor's 500 a perdu 0,28% à New York après avoir affiché une hausse au cours des six séances précédentes, plus longue séquence du genre depuis juin 2007.

Le nombre d'emplois a chuté de 263 000 en septembre aux États-Unis, et ces pertes ont été constatées aussi bien dans les États et les gouvernements locaux aux prises avec un manque d'argent que chez les détaillants et les entreprises de construction, indiquaient des données publiées ce mois-ci par le département américain du Travail.

Le président Barack Obama a qualifié ce rapport de «rappel qui donne à réfléchir et qui illustre que l'amélioration de la situation se fait par à-coups».