Les prix du pétrole ont rechuté de plus de 4% vendredi à New York, la baisse surprise de la confiance du consommateur américain douchant les espoirs de reprise de la demande d'énergie.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a terminé à 67,51 dollars, en repli de 3,01 dollars (-4,3%) par rapport à son cours de clôture de jeudi.

Il avait progressé sur les deux séances précédentes.

A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 1,07 dollar à 72,41 dollars.

Hésitant à l'ouverture, le marché pétrolier a plongé après la publication de l'indice de confiance du consommateur américain, mesuré par l'université du Michigan. Attendu en hausse, il a en fait reculé à 63,2 points, contre 66 points le mois dernier.

Les opérateurs «pensent que les dépenses des ménages vont rester sous pression et que la demande (pour les produits pétroliers, ndlr) ne va pas se reprendre aussi vite que certains l'avaient cru», a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les institutions de référence du marché pétrolier --Organisation des pays exportateurs de pétrole, Agence internationale de l'Energie et département américain de l'Energie-- ont toutes répété cette semaine qu'elles tablaient sur un rebond de la consommation mondiale d'or noir, après deux ans de baisse.

Mais l'ampleur de cette reprise devrait rester limitée, jugent les analystes.

L'optimisme des opérateurs avait été alimenté cette semaine par les commentaires de la banque centrale américaine (Fed) qui avait évoqué une stabilisation de l'activité aux Etats-Unis, ainsi que par le retour surprise de la croissance en Allemagne et en France au deuxième trimestre.

«Après la réunion de la Fed, le marché était optimiste et pensait que le pire était derrière nous», a observé Phil Flynn, de PFG Best Research. «Mais maintenant le marché nous dit: +attendez une seconde, les ventes de détail et la confiance du consommateur restent faibles+».

Les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie ont montré mercredi que la demande de produits pétroliers restait en baisse de 3% aux Etats-Unis par rapport à la même période l'année dernière.

Elles ont également révélé une nouvelle hausse des stocks pétroliers du pays, les réserves augmentant ainsi trois fois plus qu'anticipé.

Cette offre très importante pèse sur les cours sur le marché new-yorkais, avec un repli plus marqué qu'à Londres.

«On continue de voir des emplois détruits mois après mois» aux Etats-Unis, a estimé Andy Lipow. «Tant qu'on ne verra pas des emplois créés, la demande restera faible sur un an.»

Malgré la période estivale, marquée traditionnellement par les grands déplacements en voitures des Américains, les réserves d'essence sont restées abondantes, et la demande n'a pas donné de signe de remontée significative.

Et les stocks de produits distillés, qui incluent notamment le fioul de chauffage, n'ont cessé d'augmenter, ce qui est jugé particulièrement inquiétant par les analystes alors que le marché va se tourner dans les semaines à venir vers l'hiver.