L'avionneur américain Boeing a relevé mercredi ses prévisions annuelles, visant pour la première fois de son histoire le seuil symbolique de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur une année.

Boeing, dont l'optimisme repose sur une hausse des dépenses militaires à travers le monde en raison d'une recrudescence des tensions géopolitiques, table désormais sur des revenus 2018 compris entre 98 et 100 milliards de dollars. C'est 1 milliard de dollars de plus que la précédente prévision.

Le bénéfice par action ajusté, référence des investisseurs nord-américains, est désormais attendu cette année dans une fourchette comprise entre 14,90 et 15,10 dollars, contre de 14,30 à 14,50 dollars annoncés auparavant.

Outre une hausse attendue des dépenses militaires, Boeing compte également sur une croissance rapide de la division services, Boeing Global services, après l'acquisition récente pour 4,25 milliards de dollars de l'équipementier aéronautique KLX.  

A Wall Street, le titre bondissait de 4,40 % vers 12 h 30 GMT dans les échanges électroniques de pré-séance.

Les annonces du constructeur aéronautique étaient un soulagement pour les investisseurs, inquiets des dégâts sur la croissance mondiale de la guerre commerciale lancée par le président Donald Trump contre les partenaires historiques des États-Unis. Les résultats trimestriels annoncés la veille par les multinationales Caterpillar et 3 m avaient avivé ces craintes.

Lors des trois derniers mois, Boeing a enregistré une performance ayant agréablement surpris les marchés financiers, principalement grâce à des gains d'un montant de 412 millions de dollars liés à la résolution d'un litige fiscal remontant à 2013-2014 et à un taux d'imposition passé en un an de 29,9 % à 21 %.

Sa marge dans l'aviation civile a également nettement augmenté, de 9,8 % à 13,2 % principalement grâce au programme long-courrier 787.

Au final, le bénéfice net trimestriel a bondi de 30,6 % à 2,36 milliards de dollars, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 3,58 dollars contre 3,47 dollars attendus en moyenne par les analystes financiers.  

Boeing aurait pu gagner beaucoup plus s'il n'avait pas eu à inscrire dans ses comptes des charges d'un montant total de 867 millions de dollars, liées à l'avion ravitailleur KC-46 et aux investissements pour développer le drone ravitailleur MQ-25 dont il vient de remporter le contrat auprès de la Marine américaine.

Le chiffre d'affaires de 25,1 milliards, en hausse de 3,8 %, est également supérieur aux anticipations (23,9 milliards).

Le groupe de Chicago, qui profite de la hausse du trafic aérien mondial, prévoit toujours de livrer entre 810 et 815 appareils civils cette année, ce qui démontre sa confiance en la capacité de sa chaîne d'approvisionnement de suivre le rythme de ses augmentations de cadence de production.  

Il en avait livré 568 fin septembre, ce qui le place devant son grand rival Airbus, qui n'en a livré lui que 503.