La pharmaceutique Merck a affiché vendredi une perte de 872 millions US pour son quatrième trimestre, une importante charge liée à la récente réforme fiscale ayant plus que contrebalancé la croissance de ses ventes de médicaments. Malgré tout, son bénéfice ajusté a surpassé les attentes des analystes de Wall Street.

Le fabricant des pilules Januvia contre le diabète et du traitement Keytruda contre le cancer a inscrit à ses comptes une charge de 2,6 milliards US pour couvrir la moitié d'un paiement non récurrent de 5 milliards US lié au «rapatriement» de profits détenus à l'étranger. Cet impôt sera payé sur huit ans et son montant pourrait être ajusté.

L'entreprise de Kenilworth, au New Jersey, a indiqué que grâce aux nouvelles règles fiscales en vigueur, elle prévoyait allonger environ 8 milliards US aux États-Unis et 4 milliards US ailleurs dans les cinq prochaines années pour des projets d'investissement.

Ces investissements comprendront notamment de nouvelles installations pour la production de médicaments et des laboratoires de recherche, a précisé le directeur financier de Merck, Rob Davis, lors d'un entretien. Éventuellement, la pharmaceutique a l'intention de rapatrier aux États-Unis environ 17 milliards $ US, «virtuellement tout» son argent qui se trouve à l'étranger.

Merck a aussi l'intention de mettre en place des mesures incitatives à long terme pour ses 69 000 employés qui ne sont pas des cadres, de continuer à investir dans la recherche et le développement d'affaires, de racheter des actions et de soutenir son dividende.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, M. Davis a indiqué que la pharmaceutique s'attendait à ce que son taux d'imposition effectif s'établisse entre 19 % et 20 % cette année, en baisse par rapport à celui d'environ 22 % qui prévaut depuis des années. Elle estime qu'il est aussi possible que ce taux recule d'un autre point de pourcentage dans les prochaines années.

La perte nette de Merck au quatrième trimestre s'est établie à 32 cents US par action. Un an plus tôt, l'entreprise avait perdu 594 millions US, ou 22 cents US par action, ce qui était, une fois de plus, attribuable à des éléments non récurrents.

En excluant les éléments extraordinaires, le bénéfice du plus récent trimestre a atteint 98 cents US par action, ce qui était supérieur de 4 cents US aux prévisions des analystes.

Les revenus ont totalisé 10,43 milliards US, ce qui était juste en deçà de la cible de 10,45 milliards US des analystes.

Les ventes de médicaments d'ordonnance ont grimpé de 4 % à 9,29 milliards US. Les revenus liés aux traitements Januvia et Janumet se sont chiffrés à 1,5 milliard US, tandis que ceux du traitement Keytruda ont bondi de 169 % pour atteindre 1,3 milliard US.

Merck a en outre calculé avoir perdu environ 125 millions US en ventes au quatrième trimestre en raison de la cyberattaque dont elle a été victime en juin. Pour l'ensemble de l'exercice, ces pertes de ventes atteindraient 260 millions US, a-t-elle estimé.

Le bénéfice net annuel de Merck s'est établi à 2,57 milliards US en 2017, soit 93 cents US par action. Le bénéfice ajusté a été de 3,98 $ US par action, tandis que le chiffre d'affaires annuel a atteint 40,12 milliards US.

Pour l'exercice en cours, Merck vise un bénéfice par action d'entre 4,08 $ US et 4,23 $ US, ainsi que des revenus d'entre 41,2 milliards US et 42,7 milliards US.