Procter and Gamble (P&G), le fabricant de savons, détergents et produits de beauté et d'hygiène, a enregistré un bond de ses bénéfices trimestriels grâce à des hausses de prix qui lui ont permis de limiter l'impact du dollar fort.

Le bénéfice net a bondi de 35,1% à 3,21 milliards de dollars au cours du deuxième trimestre de l'exercice décalé 2015/16 achevé fin décembre.

Le fabricant des couches-culottes Pampers et des rasoirs Gillette commence ainsi à récolter les fruits de son plan de restructuration visant à se recentrer sur des marques phares et à faire des économies.

Le chiffre d'affaires a certes reculé de 9% sur un an à 16,92 milliards de dollars, quasiment en ligne avec les attentes (16,94 milliards). Mais ce recul est dû essentiellement à l'appréciation du dollar qui a réduit les revenus engrangés à l'international, explique le groupe. Hors effets de change et à périmètre constant, les ventes ont augmenté de 2%.

P&G explique avoir procédé à des hausses des prix en moyenne de 3% sur ses différents produits pour protéger ses marges et contrer la dépréciation des monnaies russe, brésilienne et mexicaine. Cette décision a conduit à une baisse de 2% des volumes de ventes, en particulier dans les économies émergentes en plein ralentissement.

L'autre levier sur lequel agit le groupe américain est les coûts, qui ont baissé dans l'ensemble de 8%, grâce au plongeon des prix de matières premières utilisées par Procter & Gamble pour la fabrication de ses produits. Les dépenses opérationnelles, ont, elles, diminué de 14% sur un an.

«La relance de Procter & Gamble va prendre encore plusieurs trimestres», commente Lauren Lieberman, analyste chez Barclays, mais ces résultats tracent une route «claire» pour parvenir à la croissance.

Pour Bill Schmitz chez Deutsche Bank, «il y a (désormais) l'espoir que le nouveau portefeuille va être plus rentable et générer une forte croissance».

À Wall Street, le titre bondissait de 2,86% à 79,05 dollars vers 10h40.

Espoirs aux États-Unis

Toutes les branches d'activité ont vu leur chiffre d'affaires reculer sur le trimestre: la chute est de 10% à 1,81 milliard de dollars pour les produits d'hygiène. Idem pour les produits pour bébés et féminins (-10% à 4,71 milliards de dollars) et les produits de beauté (-10% à 2,96 milliards).

La division regroupant les détergents et les produits d'entretien a accusé un recul de ses revenus de 7% à 5,38 milliards de dollars.

«Nous sommes ragaillardis par le fait que nous avons enregistré de la croissance organique», a tenu à relativiser le nouveau directeur général David Taylor, qui a pris ses fonctions en novembre. «Nous avons accéléré notre croissance aux États-Unis, passant de -2% au premier trimestre à +3% au deuxième trimestre», a développé devant des analystes le dirigeant.

Cet optimisme se traduit par une confirmation des objectifs financiers pour l'ensemble de l'exercice fiscal malgré le dollar. Procter & Gamble prévoit une croissance organique comprise entre 1% et 5% de son chiffre d'affaires.

Les revenus devraient baisser dans une fourchette de 5% à 9% en tenant compte des effets de change et de la déconsolidation d'actifs au Venezuela, prévient le groupe. Les analystes attendent un recul de 13,7%. Les effets de change devraient amputer le chiffre d'affaires de l'ordre de 7 points de pourcentage et les bénéfices de 10 points.

Outre le marché américain, la Chine, où la demande reste «importante» en dépit du ralentissement économique, devrait soutenir la croissance du groupe, a promis M. Taylor.