Le voyagiste Transat A.T. (T.TRZ.A) souhaite consolider son empreinte dans certaines destinations soleil en doublant le parc de chambres qu'il exploite dans ces marchés pour le faire passer à 5000 d'ici 2017.

Pour le moment, l'entreprise québécoise qui exploite le transporteur aérien Air Transat a l'intention de donner la priorité à trois pays: le Mexique, Cuba ainsi que la République dominicaine.

En conférence téléphonique, jeudi, son président et chef de la direction, Jean-Marc Eustache, a expliqué que cette croissance se fera en collaboration avec la compagnie Ocean Hotels, qui possède et gère des établissements.

Transat A.T détient une participation de 35 % dans Ocean, dont l'actionnaire majoritaire est la société espagnole H10. M. Eustache a toutefois précisé que son entreprise ne serait pas responsable de la construction.

«Nous avons un terrain au Mexique. H10 va bâtir l'hôtel et Ocean sera responsable de la gestion», a-t-il donné comme exemple, en discutant des résultats du deuxième trimestre.

Le patron de Transat A.T. n'a pas fourni beaucoup de détails, soulignant que la société possédait également du terrain à Punta Cana, en République dominicaine, et que les annonces se feraient en temps et lieu.

Questionné par les analystes, M. Eustache a indiqué que dans certains projets, les chambres pourraient être exclusivement destinées au marché canadien, ce qui, selon lui, profitera à Transat A.T. «Lorsque vous avez l'exclusivité, vous pouvez décider du prix, a-t-il dit. Si le produit est connu et qu'il est apprécié des consommateurs, ces derniers vont accepter de payer.»

En ce qui a trait au rapprochement diplomatique qui s'est amorcé entre les États-Unis et Cuba plus tôt cette année, M. Eustache a estimé qu'il pourrait y avoir un impact à la hausse sur le prix des forfaits, mais à plus long terme.

Il a entre autres rappelé que pour le moment, ce ne sont pas encore tous les Américains qui peuvent se rendre à Cuba puisque des restrictions sont toujours en vigueur aux États-Unis.

«Les Américains voyagent plus pendant l'été alors que les Canadiens vont généralement à Cuba plus souvent en hiver», a ajouté M. Eustache.

Quant à sa performance au deuxième trimestre, Transat a agréablement surpris les analystes en dévoilant une perte nette ajustée de 6,6 millions de dollars, ou 17 cents par action, en recul par rapport à 7,6 millions ou 19 cents par action en 2014.

Les analystes sondés par Thomson Reuters s'attendaient notamment à une perte ajustée par action de 21 cents.

Selon M. Eustache, ces «résultats meilleurs qu'anticipés» sont attribuables à l'implantation du plan stratégique de la compagnie ainsi que l'amélioration de la performance sur les destinations soleil.

En raison de la dégringolade du dollar canadien ainsi que de la vive concurrence, Transat A.T. désire réduire ses dépenses de 100 millions au cours des trois prochaines années.

Les recettes ont glissé de 9 % pour s'établir à un peu plus de 1 milliard, ce qui est attribuable à la baisse de 6,2 % de la capacité sur le marché des destinations soleil ainsi qu'une baisse de 6,9 % du nombre de ses voyageurs sur l'ensemble des marchés.

«Nous ne sommes pas aussi satisfaits que nous voudrions l'être, a commenté le directeur financier de l'entreprise, Denis Pétrin. Nous sommes toutefois en meilleure position qu'il y a quelques années.»

Dans un rapport, l'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a dit s'attendre à une réaction positive des investisseurs, notamment parce que Transat A.T. prévoit connaître une aussi bonne saison estivale que l'an dernier.

Sur le marché transatlantique - au départ du Canada et de l'Europe -, la société dit avoir vendu 65 % de sa capacité jusqu'ici, ce qui est similaire à celle de l'été 2014. Pour Transat A.T., ce marché représente la plus importante portion de l'activité pendant la saison estivale.

En mi-journée, à la Bourse de Toronto, le titre de l'entreprise se transigeait à 7,26 $, en hausse de 16 cents, ou 2,25 %.