Bombardier a conclu jeudi avec succès une série de deux journées d'essais à l'aéroport urbain London City, près du centre-ville de Londres, afin de faire de son CS100 le plus gros avion capable de manoeuvrer à cet endroit très contraignant.

Situé à Londres même, à proximité notamment de son centre d'affaires, l'aéroport de London City a vu son nombre de passagers doubler au cours des 10 dernières années, passant de 2,3 millions en 2006 à 4,5 millions en 2016.

Son contexte est toutefois très contraignant. Il lui est impossible de prendre de l'expansion et il ne compte qu'une seule piste plutôt courte de 1,5 kilomètre. Par ailleurs, des obstacles y forcent une approche « à forte pente » et des règles sévères régissent les émissions polluantes et sonores.

« C'est reconnu comme l'un des aéroports les plus difficiles » a résumé le porte-parole de Bombardier avions commerciaux, Bryan Tucker.

DE NOUVELLES POSSIBILITÉS

Le plus petit modèle de la C Series y a effectué huit décollages et autant d'atterrissages au cours de ces deux journées d'essai, en plus de valider sa capacité à se déplacer au sol. Cela devrait lui permettre d'obtenir les certifications nécessaires de Transports Canada et de l'Agence européenne de la sécurité aérienne d'ici quelques semaines.

Le premier transporteur à en bénéficier sera Swiss, déjà client de la C Series. Les aéronefs Avro utilisés par Swiss pour desservir London City sont justement remplacés par les appareils de Bombardier au fur et à mesure de leur livraison.

D'autres transporteurs pourraient éventuellement se montrer intéressés en raison des avantages qu'offrira le CS100 à cet aéroport. 

Surtout, il sera le seul à pouvoir relier directement l'aéroport à l'Amérique du Nord ou au Moyen-Orient. Les A318 de British Airways doivent s'arrêter faire le plein en Irlande avant de s'envoler pour New York et n'embarquent alors que 32 passagers.

D'autres aéroports en vue

La certification de l'appareil pour les approches à forte pente obtenue au cours de ce processus pourra aussi s'appliquer à d'autres aéroports.

Au Canada, le processus pourrait jouer un rôle dans la tentative de Bombardier et du transporteur Porter de faire approuver l'utilisation des avions à réaction, et donc de la C Series, à l'aéroport Billy-Bishop, au centre-ville de Toronto.

Les tests réalisés à Londres « confirment qu'il s'agit d'un avion très silencieux par rapport aux autres », a indiqué une autre porte-parole de Bombardier, Annabelle Duchesne.

Photo Daniel Leal-Olivas, archives Agence France-Presse

Les journées d'essais du CS100 à l'aéroport urbain London City devraient lui permettre d'obtenir les certifications nécessaires pour y décoller et y atterrir.