Le fabricant de composants aéronautiques américain Triumph vient d'intenter une poursuite de 455 millions contre Bombardier, l'accusant de ne pas avoir respecté ses engagements. L'avionneur réplique que Triumph lui doit une somme encore plus importante.

Déposée le 22 décembre en Cour supérieure du Québec, la poursuite allègue que Bombardier a omis de rembourser à Triumph certaines dépenses réalisées dans le cadre de la conception de l'aile du nouveau jet d'affaires Global 7000.

«La poursuite réclame des dommages de 340 millions US (455 millions CAN) résultant des changements apportés par Bombardier aux exigences d'origine pour l'aile du programme Global 7000 ainsi que des retards, des perturbations, de l'accélération (de cadence) et de l'interférence causés par Bombardier en lien avec son contrat avec Triumph Aerostructures», peut-on lire dans un document déposé à la Securities and Exchange Commission mercredi.

L'entreprise de Pennsylvanie assure néanmoins qu'entre-temps, elle va «continuer de soutenir le programme Global 7000 et de rechercher un règlement des différends».

«La réclamation de Triumph fait référence au passé, a réagi jeudi un porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, Mark Masluch. Elle est liée au design et au développement de l'aile, majoritairement terminés.»

La multinationale québécoise affirme que la poursuite est non fondée. «Au moment opportun, Bombardier entend faire valoir certaines de ses réclamations principales contre Triumph en raison des pertes encourues à la suite de la révision de l'échéancier du programme, annoncée en juillet 2015. Le montant de ces réclamations associées aux retards sera supérieur à la valeur des réclamations déposées par Triumph.»

Depuis son premier vol, effectué en novembre à Toronto, le premier avion d'essai Global 7000 a pris les airs 17 autres fois. L'appareil doit entrer en service en 2018.