Le transporteur ferroviaire Norfolk Southern n'est toujours pas intéressé par l'offre d'achat non sollicité du Canadien Pacifique, même si ce dernier a récemment amélioré sa proposition, évaluée à environ 31 milliards $ US.

Le conseil d'administration de Norfolk Southern a rejeté à l'unanimité, mercredi, la plus récente version de l'offre, estimant qu'elle était toujours «profondément inadéquate» et qu'elle n'obtiendrait probablement pas le feu vert des autorités réglementaires.

Si le Canadien Pacifique est sérieux à propos de son offre, il devrait demander aux autorités réglementaires une approbation préliminaire de la structure qu'il propose, fait valoir Norfolk Southern. Le CP a rejeté cette idée la semaine dernière, estimant que cela n'était pas nécessaire.

«Vous continuez à déclarer publiquement que nous refusons de discuter avec vous, ou que nous refusons de vous rencontrer. Il n'y a aucune raison de vous rencontrer tant que vous ne ferez pas une offre convaincante et que vous ne réglerez pas les questions réglementaires», a expliqué le conseil de Norfolk Southern dans une réponse écrite.

Un porte-parole du CP, Martin Cej, a indiqué mercredi matin que le transporteur n'allait pas commenter immédiatement le rejet de son offre parce qu'il n'avait pas encore terminé d'étudier la lettre de Norfolk Southern.

Des analystes de l'industrie s'attendent à ce que l'offre du CP se transforme en course aux procurations d'ici à l'assemblée annuelle des actionnaires de Norfolk Southern, qui se tient habituellement en mai.

Le CP s'est déjà adressé aux actionnaires de Norfolk Southern. Le chef de la direction du Canadien Pacifique, Hunter Harrison, leur a fait valoir que l'offre créerait un chemin de fer plus efficace qui relierait plusieurs grands ports et engendrerait des économies de coûts d'environ 1,8 milliard $ US par année. La plus grande partie de ces économies aurait cependant lieu chez Norfolk Southern.

Même si le Canadien Pacifique assure que l'entente serait approuvée, Norfolk Southern fait remarquer qu'aucune grande fusion entre transporteurs ferroviaires n'a été acceptée depuis la mise en place de restrictions plus sévères par les autorités fédérales, en 2001.

Les tentatives de fusions et acquisitions se sont succédées à un rythme infernal cette année. La valeur combinée de toutes les transactions proposées en 2015 atteint 1860 milliards $ US, soit plus du double de l'année précédente, selon la firme Dealogic.

Le Canadien Pacifique estime que son offre en espèces et en actions pourrait valoir environ entre 40 milliards $ US et 45 milliards $ US, mais une grande partie de ce calcul repose sur la valeur projetée de l'action de la nouvelle entité crée par le regroupement des deux chemins de fer.

La plus récente version de l'offre comprend un paiement dont la taille varierait en fonction du prix de l'action de la nouvelle entité. Ce dividende pourrait atteindre jusqu'à 3,4 milliards $ US si les titres de la nouvelle société valaient 150 $ US en octobre 2017, mais si leur cours grimpe jusqu'à plus de 175 $ US, le paiement n'aura pas lieu.

Norfolk Southern calcule pour sa part que l'offre du CP vaut environ 27,4 milliards $ US en vertu du cours actuel des actions. Le paiement variable pourrait faire grimper la valeur de l'offre jusqu'à près de 31 milliards $ US.