Confrontée à une situation économique moins vigoureuse qu'anticipée, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada a déployé des mesures visant à contrôler ses dépenses, ce qui s'est traduit par des réductions d'effectifs.

Depuis le début de l'année, l'entreprise établie à Montréal, qui comptait 17 732 travailleurs le 31 décembre dernier, a procédé à quelque 600 mises à pied à travers le pays.

Ses dirigeants ont dévoilé cette information au cours d'une conférence téléphonique, lundi, après la clôture des marchés, afin de discuter des résultats du deuxième trimestre, où le CN a vu ses profits grimper et ses revenus demeurer stables.

«Nous avons été en mesure de tenir notre bout dans un environnement difficile, a expliqué le président et chef de la direction du CN, Claude Mongeau. Nous avons répondu rapidement à une croissance plus lente en se penchant sur nos ressources.»

Les données entourant les mises à pied ne figuraient pas dans le communiqué concernant les résultats du deuxième trimestre, mais elles se trouvaient dans la présentation destinée aux investisseurs ainsi qu'aux analystes.

L'entreprise n'a pas précisé à quels endroits il y avait eu des réductions d'effectifs et s'il y en aurait d'autres d'ici la fin de l'exercice. Son chef de l'exploitation, Jim Vena, s'est toutefois montré confiant de voir les employés mis à pied réintégrer la société à moyen terme.

«Nous allons les rappeler puisque notre taux d'attrition avoisine les 10 pour cent en raison de la moyenne d'âge de notre effectif, a-t-il expliqué. Ils devraient revenir au début de la prochaine année ou au cours du deuxième trimestre (en 2016).»

En plus des mises à pied, un gel de l'embauche a été décrété et le transporteur ferroviaire tentera de limiter les heures supplémentaires de ses employés au cours des prochains trimestres.

M. Vena également expliqué aux analystes que le CN évaluait également différentes façons de réduire le nombre de wagons en circulation tout en maintenant le service actuel offert aux clients.

«Nous regardons toutes les facettes (de la compagnie)», a-t-il dit.

Malgré tout, pour la période de trois mois terminée le 30 juin, le CN a profité de la faiblesse du dollar canadien afin d'engranger un bénéfice net en hausse de 4,6 pour cent.

Ses profits ont ainsi été de 886 million $, ou 1,10 $ par action, en hausse par rapport à 847 millions $, ou 1,03 $ par action, lors du trimestre correspondant de l'année dernière.

Comme la compagnie dévoile ses résultats en dollars canadiens mais qu'une importante partie de ses activités sont libellées en dollars américains, la conversion produit un effet à la hausse sur ses résultats.

La performance trimestrielle comprend également une charge d'impôts reportés de 42 millions $ découlant de l'augmentation d'un taux d'impôt provincial sur les sociétés.

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, le profit de l'entreprise montréalaise a grimpé de 9,56 pour cent, à 928 millions $, ou 1,15 $ par action.

Les revenus sont demeurés stables, à 3,13 milliards $, alors qu'ils avaient été de 3,12 milliards $ lors du deuxième trimestre de l'exercice précédent.

Le transporteur ferroviaire a expliqué que la vigueur du dollar américain avait été presque «entièrement neutralisée» par, notamment, un recul des volumes de céréales canadiennes par rapport à la récolte record de l'année précédente et par la baisse des livraisons liées à l'énergie, comme le pétrole brut.

Cette performance trimestrielle a permis au CN de répondre en partie aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters. La société a dépassé leur prévision d'un profit ajusté de 1,05 $ par action, mais raté leur cible de 3,17 milliards $ en ce qui a trait aux recettes.

«Je suis fier des résultats, a répété M. Mongeau. Ils sont attribuables à l'intervention rapide de l'équipe qui a repositionné les ressources et focalisé ses efforts sur l'efficience tout en continuant d'améliorer le service à la clientèle.»

Pour sa part, le ratio d'exploitation de l'entreprise - une mesure de son efficacité - s'est amélioré de 3,2 points de pourcentage pour s'établir à 56,4 pour cent, comparativement à 59,6 pour cent l'année précédente.

À la Bourse de Toronto, le titre du CN a clôturé en hausse de 0,12 pour cent, ou neuf cents, à 77,90 $.