Bombardier Transport mettra à pied le quart de ses 600 employés de l'usine de La Pocatière à la mi-janvier.

Il s'agit toutefois de mises à pied temporaires, alors que le constructeur de matériel roulant se trouvera entre deux contrats.

Ainsi, les employés seront progressivement rappelés à compter du début de mars afin de lancer la phase de construction des wagons du métro de Montréal.

La multinationale s'attend à rappeler la totalité des 150 personnes mises à pied d'ici la fin de 2014 et de les garder en emploi jusqu'à l'automne 2018, moment où les dernières composantes du métro de Montréal doivent être livrées.

La période creuse entre la mi-janvier et le mois de mars prochains s'explique par la fin d'un contrat avec l'État du Maryland pour la livraison de 54 voitures multiniveau destinées aux trains de banlieue.

«Ça fait partie de la nature cyclique de nos opérations, a expliqué le directeur des communications chez Bombardier Transport, Marc Laforge. Ce n'est pas la première fois qu'il y a des mises à pied temporaires à La Pocatière et ce ne sera pas la dernière non plus. Et c'est heureux que ce ne soit pas la dernière parce que ça veut dire qu'il va y avoir d'autre travail qui va entrer à La Pocatière.»

La nouvelle a d'ailleurs été accueillie avec stoïcisme par le président du syndicat des employés de l'usine, Mario Lévesque, qui était bien au fait de ce qui s'en venait, comme tous les travailleurs qui savent très bien quand un contrat finit et l'autre commence.

«Ce n'est pas une surprise. On savait depuis déjà un bout de temps qu'on aurait une mise à pied en janvier à cause de la fin du contrat du Maryland, mais on ne connaissait pas le nombre exact de travailleurs touchés», a-t-il dit.

Les travailleurs qui se retrouveront au chômage auront droit à des prestations d'assurance-emploi en attendant de réintégrer leur poste. La construction des composantes du métro de Montréal devrait atteindre sa pleine capacité en novembre 2014, de sorte qu'à cette date, les 150 employés devraient être revenus.

Cela n'empêche pas M. Lévesque d'exprimer l'inquiétude des employés, qui ont vu le protectionnisme américain obliger leur usine à fabriquer de plus en plus de pièces pour des assemblages aux États-Unis, plutôt que d'assembler elle-même le matériel roulant.

«On reste quand même une usine précaire parce que nous sommes une usine à contrat. On sait que les contrats américains, depuis le départ du contrat de Chicago qui est parti à Plattsburgh, c'est quand même précaire. Des contrats canadiens, il n'y en a pas une tonne: il y en a un par 20 ans à peu près», a souligné Mario Lévesque.

À la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier a gagné mercredi 13 cents pour clôturer à 4,66 $.