Ça bout dans la marmite de Bombardier depuis le vol inaugural réussi de la CSeries à Mirabel, le 16 septembre.

«Nous élevons la chaleur après ce premier vol très réussi, écrit l'analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux. Même s'il faudra probablement quelques mois pour compiler les paramètres de bord, l'enthousiasme des dirigeants de Lion Air et leur intention de passer une commande importante pour la CSeries nous incitent à hausser la jauge de température.» Une flèche indiquant sur la partie supérieure d'un thermomètre tout rouge illustre son propos.

Le chef de la direction du transporteur à bas prix indonésien Lion Air, Rusdi Kirana, a rencontré la direction de Bombardier au sujet de la CSeries et a visité l'usine de Mirabel au début du mois. Dans une rencontre avec les journalistes, il n'a pas caché que l'appareil dépassait ses attentes et a indiqué qu'il aimerait être le premier client pour le plus gros membre de la famille CSeries, le CS300. Les pistes de plusieurs aéroports aux Philippines sont trop courtes pour y accueillir des Airbus, même petits.

L'expert du secteur aéronautique à la RBC mentionne maintenant quatre commandes majeures, impliquant jusqu'à 180 avions commerciaux, pour lesquels Bombardier concourt. Ces contrats tout chauds pourraient avoir une incidence importante sur le cours des actions de Bombardier, croit-il. Sept autres commandes, impliquant jusqu'à 30 jets de la CSeries et 200 CRJ ou turbopropulsés Q400 sont aussi à sa portée. Celles-ci, moins importantes ou tenues pour acquises, seraient moins marquantes pour le redressement boursier du titre.

Walter Spracklin croit que Bombardier est en bonne posture pour rafler la part du lion du marché des jets régionaux. L'entreprise montréalaise souhaite avoir au moins 300 commandes fermes en carnet quand commenceront les premières livraisons de son nouvel avion, à l'automne 2014.

Selon Benoît Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, la majorité des clients potentiels attendent encore les résultats quant à la performance des nouveaux appareils, ce qui pourrait encore prendre deux ou trois mois. «Puisque la performance du moteur est déjà connue, le risque que l'objectif [d'économie de carburant pouvant atteindre 20% ] ne soit pas atteint est assez faible», note-t-il.

- Avec La Presse Canadienne

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LA RECOMMANDATION

À l'instar de Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, et de la majorité de ses collègues qui s'intéressent au titre, l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, réitère sa recommandation «surperformance» pour le titre de l'avionneur montréalais. Celui-ci prévient toutefois que les résultats du troisième trimestre de Bombardier, qui seront dévoilés le 31 octobre, pourraient décevoir les attentes, notamment parce que le nombre d'avions livrés pourrait être inférieur aux prévisions. Le consensus des analystes cible un prix de 5,75$ sur un horizon de 12 mois pour le titre qui se heurte au seuil des 5$ pièce depuis le début de l'été. Il cotait 4,95$ à la clôture, hier.

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Des commandes majeures en vue pour bombardier

Client: Lion Air

En jeu: De 10 à 100 avions CSeries

Valeur: plus de 6 milliards

Le transporteur à bas prix indonésien Lion Air souhaite signer un contrat d'achat pour le jet régional d'ici la fin de l'année. Une rencontre avec Bombardier est prévue le mois prochain pour en finaliser les détails.

Client: Air Canada

En jeu: De 30 à 50 CSeries

Valeur: plus de 3 milliards

Le transporteur national canadien veut 100 avions à fuselage étroit. Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, croit que la CSeries est sérieusement considérée pour une commande de 30 à 50 appareils.

Client: Transporteur chinois

En jeu: plus de 20 CSeries

Un grand marché pour la CSeries. Une commande d'un transporteur chinois diversifierait la clientèle et entraînerait probablement d'autres achats de la part d'entreprises de crédit-bail.

Clients: Flydubai et Swiss Air

En jeu: plus de 10 CSeries

Valeur: 600 millions

Les acheteurs examinent activement l'avion. «Avec l'annonce officielle d'une version CS300 de 160 places, nous pensons que les chances pour Bombardier se sont améliorées», écrit Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux.

D'autres commandes:

> American Airlines: 60 avions régionaux CRJ900 (2,3 milliards)

> AtlasJet Commercial: 10 appareils CS300 et 5 options

> EgyptAir: de 5 à 10 CSeries (de 300 à 600 millions)

> Silk Air de Singapour: plus de 5 CSeries

> SpiceJet Indian Discount: 15 turbopropulsés Q400 (446 millions)

> WestJet: 25 turbopropulsés Q400 (675 millions)

> Non identifié: plus de 100 CRJ et Q400 (2,2 milliards)

Source: RBC Marchés des capitaux