Les passagers d'Air Canada pourraient faire face à un deuxième conflit de travail depuis le début de l'année, après que les agents de bord du transporteur se furent prononcés par une majorité écrasante en faveur d'une grève susceptible de débuter dès la semaine prochaine.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a annoncé mardi que lors d'une consultation menée sur une période de 10 jours, les employés avaient voté dans une proportion de 98 % en faveur d'un mandat de grève.

À moins d'une entente de dernière minute, les 6800 agents de bord pourraient quitter le travail dès la semaine prochaine.

Le président de la composante d'Air Canada du SCFP, Jeff Taylor, a affirmé que personne ne voulait la grève.

«Nous sommes prêts à prendre place à la table de négociation et nous souhaitons une entente juste pour les agents de bord. Mais si nous n'avons d'autre alternative, c'est ce que nous allons faire», a-t-il déclaré en entrevue.

Le syndicat a négocié avec la direction du transporteur montréalais pendant une semaine et demie à la suite du rejet d'une entente par les agents de bord, dans le cadre d'un vote de ratification.

Les deux parties ne parviennent pas à se mettre d'accord au sujet des salaires, des conditions de retraite, des périodes de repos des équipages et des conditions de travail, a indiqué M. Taylor.

Le SCFP doit donner à Air Canada un préavis de 72 heures s'il a l'intention de déclencher la grève.

M. Taylor a refusé de préciser si le syndicat comptait adopter des mesures moins importantes qu'une grève totale, entre autres la grève du zèle.

De son côté, la société aérienne a réagi en faisant savoir qu'elle entendait mettre en oeuvre un horaire partiel comprenant des vols à code multiple exploités par ses partenaires commerciaux, si jamais les agents de bord quittaient le travail.

Entre-temps, le transporteur a indiqué que ses activités se poursuivaient «normalement» et que ses clients pouvaient continuer à réserver leurs billets «en toute confiance».

La compagnie compte par ailleurs publier des mises à jour lorsque les circonstances le justifieront.

En cessant toute activité, les agents de bord d'Air Canada provoqueraient une deuxième interruption de travail en trois mois pour l'entreprise.

Quelque 3800 représentants des ventes et des services à la clientèle, représentés par le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), avaient conclu une entente, après trois jours de grève, alors que pesait sur eux la menace d'une loi spéciale de retour au travail.

S'ils déclenchent la grève, les agents de bord chercheront à faire pression sur la société aérienne dans le but d'obtenir une nouvelle convention collective, après avoir rejeté massivement une précédente entente de principe, à la fin du mois dernier.

Les actions d'Air Canada ont terminé la séance de mardi à 1,60 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de cinq cents, soit un peu plus de 3%, par rapport à leur précédent cours de clôture.