Le groupe américain de messagerie FedEx a publié jeudi un bénéfice net en recul de 3% pour le troisième trimestre de son exercice décalé et rabaissé ses prévisions annuelles, mais il a réjoui les investisseurs en faisant part d'une «forte demande» de ses clients.

Le bénéfice net trimestriel s'est établi à 231 millions de dollars. Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, cela revient à 81 cents, alors que les analystes en attendaient 82.

Pour l'ensemble de l'année, le groupe attend désormais un bénéfice courant par action compris entre 4,83 et 5 dollars, contre 5 à 5,30 escomptés il y a trois mois. Les analystes l'avaient anticipé, puisqu'ils tablaient sur 4,90 dollars.

Le groupe, qui avait prévenu dès le mois dernier que ses résultats souffriraient des tempêtes de neige aux États-Unis et de la hausse de l'essence, s'est cependant réjoui de la reprise de ses activités.

«La croissance continue de l'économie mondiale permet de solides progrès dans nos activités de transport», s'est félicité le PDG Frederick Smith, cité dans un communiqué. «Nous prévoyons qu'une forte demande pour nos services soutiendra notre performance financière au quatrième trimestre».

Du coup l'action a fait un bond à la Bourse de New York. Elle était en hausse de 5,10% à 89,63 dollars vers 14h30 GMT (10h30 à Montréal).

Pour les trois mois clos le 28 février, le chiffre d'affaires a déjà progressé de 11% à 9,66 milliards de dollars, au-delà des 9,61 mds USD attendus par les analystes.

Pour le trimestre en cours, le bénéfice courant par action est attendu entre 1,66 et 1,83 dollar, globalement conforme aux attentes (1,68 dollar), les bénéfices étant amputés par une hausse des frais de rémunération et de maintenance.

FedEx a toutefois prévenu que l'impact des troubles dans le monde arabe sur les prix du carburant et l'impact à court terme du séisme et du tsunami au Japon apportaient une dose d'incertitude.

Concernant le Japon toutefois, M. Smith a expliqué lors d'une téléconférence avec des analystes que l'impact, quoique difficile à prévoir, pourrait être positif sur la performance financière, car le groupe prévoit de devoir participer à la reconstruction.

«Nous avons beaucoup de trafic en provenance du Japon en ce moment même», a-t-il assuré. «Et puis il va y avoir du trafic en direction du Japon, pour les besoins de reconstruction», a-t-il ajouté, évoquant «de nombreuses demandes pour transporter des matériaux lourds».

Dans l'immédiat, FedEx a également indiqué qu'il participait aux opérations de fret de la Croix Rouge américaine.

Pour ce qui est des prix du carburant, le directeur financier Alan Graf a souligné que leur impact avait été similaire à ce qu'il était un an plus tôt pour le trimestre écoulé.

Si une forte hausse se poursuit, a-t-il toutefois expliqué, cela pourrait peser, car FedEx devra attendre le mois de mai pour la répercuter sur les tarifs facturés aux clients.

FedEx n'a pas fourni de prévisions pour son exercice fiscal 2011-12, mais M. Graf a dit qu'il prévoyait «une poursuite de tendances positives qui devraient améliorer les recettes et les marges au quatrième trimestre et durant l'exercice qui se terminera en 2012».