Une importante recapitalisation permettra à Aveos Performance aéronautique de réduire son endettement de 800 millions à 75 millions de dollars.

L'ancienne filiale des services techniques d'Air Canada pourra également compter sur de nouveaux fonds de roulement de 75 millions.

La direction d'Aveos est particulièrement fière d'être parvenue à ce résultat sans avoir eu à passer par la Loi sur les arrangements financiers avec les créanciers des compagnies.

«Pour faire une telle recapitalisation sans avoir recours aux tribunaux, il faut l'accord de 100% des actionnaires et 100% des créanciers, a déclaré le président et chef de la direction de l'entreprise, Chahram Bolouri, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. C'est très rare de voir une entreprise y parvenir.»

Les créanciers d'Aveos ont accepté de convertir leurs créances en actions dans Aveos. Ils deviendront ainsi les nouveaux propriétaires de l'entreprise.

Air Canada actionnaire minoritaire

M. Bolouri n'a pas voulu révéler leur identité tant que la transaction ne sera pas conclue, soit d'ici la fin de mars. Il a toutefois indiqué qu'il s'agissait de Canadiens et d'Américains. Il a également révélé que la société mère d'Air Canada, Gestion ACE, qui détenait 28,4% des actions d'Aveos, verra cette participation passer à 0%. Par contre, Air Canada, le principal client d'Aveos, deviendra un actionnaire minoritaire de l'entreprise de maintenance d'avions. Le grand patron d'Aveos a également précisé qu'aucun actionnaire ne sera majoritaire.

M. Bolouri a affirmé qu'il était nécessaire de procéder à une recapitalisation. «Lorsque l'entreprise a été vendue, en 2007, un endettement de 800 millions était peut-être acceptable, a-t-il expliqué. Mais maintenant, c'est beaucoup trop pour une entreprise qui fait 800 millions à un milliard de ventes. Les frais d'intérêt sont beaucoup trop élevés.»

Souplesse financière

Cette situation avait également des conséquences sur la souplesse financière de l'entreprise.

«Nous avions besoin de nouveaux fonds de roulement, mais ce n'était pas facile de les obtenir avec un endettement de 800 millions», a déclaré M. Bolouri.

Il a indiqué qu'Aveos avait commencé à discuter d'une recapitalisation avec ses créanciers en janvier 2009.

«Il a fallu les éduquer au sujet de nos affaires, les convaincre du bien-fondé de notre plan quinquennal, de la solidité des bases de l'entreprise.»

Ce qui a aidé, ce sont les solides résultats obtenus en 2009.

«Nous avons livré ce que nous avions promis», a lancé M. Bolouri.

Aveos a notamment diminué ses dépenses de 70 millions. Elle a également effectué 500 licenciements, pour ramener ses effectifs à 3200 employés, dont 2000 à Montréal.

L'entreprise n'aura pas à procéder à une restructuration additionnelle. La transaction n'aura donc aucun impact sur les employés et les clients actuels. M. Bolouri a affirmé que le siège social demeurera également à Montréal.