La compagnie aérienne britannique British Airways a indiqué vendredi qu'elle allait accélérer ses mesures d'économies et augmenter ses suppressions de postes, les portant à près de 5000 sur l'exercice, après avoir essuyé une perte semestrielle plus que quadruplée.

La perte nette part du groupe a atteint 217 millions de livres sur le premier semestre achevé fin septembre contre 49 millions à la même période de l'an dernier.

L'entreprise a par ailleurs enregistré une perte imposable de 292 millions de livres sur la période. C'est du jamais vu dans l'histoire de la compagnie, la période estivale s'étant toujours soldée auparavant par des bénéfices.

Et le chiffre d'affaires semestriel a chuté de 13,7% à 4,102 milliards, reflétant la chute du trafic, en particulier dans les classes supérieures, les plus lucratives. À ce propos, le groupe a indiqué dans un communiqué séparé que son nombre de passagers avait encore reculé de 2,8% en octobre.

Le directeur général de la compagnie, Willie Walsh, a été prompt à souligner que l'ensemble de l'industrie aérienne «restait en récession», citant les prévisions de l'IATA, l'association mondiale des transports aériens, qui table sur une perte totale de 11 milliards de dollars dans le secteur cette année.

Par conséquent, il a insisté sur la nécessité d'accélérer les réductions de coûts, contre l'avis des employés opposés aux projets d'économies de la compagnie.

«Avec un chiffre d'affaires qui risque de diminuer d'un milliard de livres cette année, nous ne pouvons pas rester sans rien faire et de nouvelles réductions de coûts sont essentielles», a-t-il plaidé.

La compagnie a ajouté qu'elle avait déjà supprimé l'équivalent de 1900 postes depuis le début de son exercice, et qu'elle comptait en détruire 3000 autres d'ici sa fin (mars 2010), soit 4900 au total, alors qu'elle tablait jusqu'ici sur une réduction de 3700 emplois sur l'ensemble de l'exercice.

British Airways a par ailleurs l'intention de réduire ses capacités de 6% cet hiver, plus que les 5% qu'elle visait initialement.

M. Walsh a par ailleurs assuré qu'il faisait tout pour renouer le dialogue avec le syndicat Unite, qui menace d'organiser une grève aux alentours de Noël, tout en répétant qu'il fallait absolument que la compagnie réduise sa base de coûts.

«Cette compagnie aérienne fait face à un changement structurel et nous devons répondre en changeant fondamentalement nos coûts», a-t-il plaidé.

Les investisseurs ont bien accueilli ces annonces. Selon les analystes de Dolmen Stockbrockers, les résultats semestriels, bien qu'en dégradation, étaient nettement supérieurs aux attentes. Et d'après David Jones d'IG Index, d'autres y ont vu des signes que les pertes avaient sans doute atteint leur point culminant, sur fond de début de stabilisation du trafic.

L'action du groupe a pris 6,71% à 198,8 pence, signant ainsi la plus forte hausse de la place londonienne, dans un marché en baisse de 0,33%.