La Banque Royale du Canada (T.RY) a ajouté jeudi son nom à la liste des grandes banques canadiennes ayant affiché de meilleurs résultats financiers au troisième trimestre, annonçant du même coup son intention de hausser son dividende trimestriel de 6%.

La plus grande banque du pays au chapitre des actifs a fait état d'un bénéfice net de 2,3 milliards de dollars, soit 1,52 $ par action, pour le trimestre clos le 31 juillet. Ces résultats, qui atteignent ainsi un niveau record pour cette période, représentent une hausse de 3% par rapport aux profits de 2,24 milliards de dollars, ou 1,47 $ par action, du même trimestre l'an dernier.

Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 1,48 $, ce qui s'est avéré supérieur de 10 cents aux attentes des analystes, d'après les prévisions recueillies par la firme Thomson Reuters.

Le chiffre d'affaires trimestriel de la Royale a reculé à 7,72 milliards de dollars, contre 7,76 milliards l'an dernier.

En excluant certains éléments, notamment un ajustement fiscal favorable et des pertes liées à l'acquisition de la participation dans RBC Dexia qu'elle ne détenait pas, le bénéfice de la banque affiche une progression de 12% à 2,21 milliards de dollars, par rapport à 1,99 milliard l'an dernier.

La banque a aussi annoncé que son dividende trimestriel grimperait de 4 cents, soit 6%, à 67 cents par action.

La hausse du dividende «témoigne de la confiance que nous avons vis-à-vis de notre habileté à continuer à générer une solide croissance des bénéfices tout en assurant l'exécution de notre stratégie de croissance disciplinée en tirant parti de la vigueur et de l'envergure de nos activités ainsi que de notre solide position de capital», a expliqué le président et chef de la direction de la Royale, Gordon Nixon, lors d'une conférence téléphonique.

Selon la banque, les plus récents résultats sont le fruit d'une croissance soutenue dans la plupart de ses secteurs d'activités, incluant des résultats records pour les services bancaires de détail et commerciaux et pour le segment de la gestion de patrimoine.

Le bénéfice du secteur des services bancaires personnels et commerciaux a atteint le niveau record de 1,18 milliard de dollars, prenant 7% par rapport à la même période l'an dernier, ce qui est essentiellement attribuable à une vigoureuse croissance des volumes dans toutes les activités au Canada, en tenant compte de la récente acquisition d'Ally Canada.

La division de l'assurance de la Royale a fait état de profits en baisse de 19 millions à 160 millions de dollars, les meilleurs résultats d'un nouveau contrat de rente britannique ayant été largement contrebalancés par une hausse des coûts de réclamations. Ces derniers comprennent des réclamations nettes de 14 millions de dollars liées aux conditions météorologiques extrêmes en Alberta et en Ontario.

«Même si les réclamations ont eu un impact (...) elles n'étaient pas importantes pour nos activités compte tenu du processus d'atténuation des réclamations», a expliqué M. Nixon.

«Cette activité continue d'apporter des contributions importantes à notre source diversifiée de bénéfices.»

Le bénéfice net des activités de gestion de patrimoine de la Royale a avancé de 51% pour atteindre le niveau record de 236 millions de dollars, essentiellement grâce à la hausse de la moyenne des actifs liés aux services tarifés des clients découlant des ventes nettes et de l'appréciation du capital. Une croissance des volumes de transaction a aussi contribué à la hausse.

Mais des analystes ont noté que la vigueur de la Banque Royale semblait émaner, en grande partie, d'un plus faible taux d'imposition effectif. Selon John Aiken, de Barclays, cet élément a contribué au résultat du plus récent trimestre à hauteur de 10 cents par action.

«Même si nous nous attendons à ce que les prévisions pour les bénéfices grimpent après ce trimestre, la réaction du marché devrait être plus neutre que négative» avec ces résultats, a-t-il écrit.

«Même s'il pourrait y avoir des questions entourant la qualité des bénéfices du troisième trimestre, la forte hausse du dividende témoigne de la confiance de la banque envers ses résultats futurs.»

L'analyste Brad Smith, de Stonecap Securities, a indiqué que même si les investisseurs risquaient d'être ravis par les résultats d'ensemble de la banque, il jugeait que certains secteurs étaient décevants.

«La faiblesse des résultats des marchés de capitaux, particulièrement en comparaison avec les réalisations de ses rivales dans ce secteur, devrait inquiéter les investisseurs, compte tenu de l'importance de ce segment», a-t-il écrit dans une note de recherche.

La Banque Royale est la plus grande banque canadienne en ce qui a trait aux actifs et à la valeur boursière. Ses quelque 80 000 employés sont au service de plus de 15 millions de clients. La Royale a des activités à travers l'Amérique du Nord et dans 52 autres pays.

L'action de la banque a avancé mercredi de 75 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 65,24 $.