Le fournisseur d'informations financières Bloomberg a annoncé un renforcement de ses contrôles, trois mois après le scandale déclenché par l'espionnage de ses clients par certains de ses journalistes via les terminaux boursiers du groupe.

En plus des mesures déjà mises en place depuis l'éclatement de l'affaire, au mois de mai, «la société apporte d'autres changements aux politiques et procédures d'accès, améliore la formation et se conforme aux études menées par un tiers pour renforcer la sécurité de sa clientèle», a affirmé Bloomberg dans un communiqué publié mercredi.

Parmi les principales mesures décidées, Bloomberg va engager «un responsable en chef de la gestion des risques et de la conformité», qui sera particulièrement chargé de la sécurité des données des clients.

La société s'engage également «à confier à un tiers l'étude périodique des contrôles de conformité de ses données clients, dont les résultats seront accessibles à la clientèle».

Bloomberg ajoute avoir restreint l'accès de ses journalistes aux données clients: ils n'ont ainsi plus accès aux «chats» anonymes qui existent sur les terminaux du groupe, ni aux écrans du client par identifiant unique universel.

Leur niveau d'accès aux données clients est donc désormais «identique à celui des utilisateurs de terminaux qui ne font pas partie des employés».

La société réalisera par ailleurs une «formation obligatoire à tous les niveaux de l'entreprise sur les questions de la protection des renseignements personnels et des données clients».

L'étude externe qui a recommandé ces mesures a été réalisée par le cabinet d'avocats Hogan Lovells et par la firme Promontory Financial Group, spécialiste de la conformité à la réglementation, a précisé la société.

Bloomberg regroupe à la fois une agence de presse et un fournisseur d'informations financières sur des terminaux boursiers dédiés, qui font concurrence à ceux de Thomson Reuters dans les banques et les salles de marché.

La société a reconnu au mois de mai que ses reporters avaient pu accéder à certaines données de ses clients et ainsi espionner l'activité de certains de leurs salariés et en tirer des informations pour des articles.

«Nous savons qu'il nous faut évoluer et nous avons tiré des leçons de nos erreurs. Nous mettons déjà en application plusieurs des recommandations reçues. Le plus important, c'est d'avoir écouté attentivement nos clients et d'autres intervenants, et leurs suggestions, qui nous aident à devenir un meilleur partenaire», a commenté dans le communiqué Daniel Doctoroff, PDG de Bloomberg.