Les scandales financiers ont fait la vie dure aux conseillers indépendants. Pour rebâtir la confiance du public, ils ont lancé, hier, un nouveau label d'éthique professionnelle, sous la férule du Regroupement indépendant des conseillers de l'industrie financière du Québec (RICIFQ).

> Suivez Stéphanie Grammond sur Twitter

Il ne s'agit pas d'un nouveau titre professionnel, mais d'une attestation que pourront obtenir tous les conseillers actuels. «Je crois qu'on aura 2000 conseillers [avec le label] d'ici la fin de l'année. C'est un objectif minimal», a dit Léon Lemoine, vice-président du RICIFQ.

Formation

Pour obtenir le label, les conseillers indépendants devront suivre dix heures de formation, puis réussir un examen préparé par l'école des sciences de la gestion ESG-UQAM. Par la suite, ils devront suivre 20 heures de formation par cycle de deux ans. La formation sera dispensée par Michel Mailloux, président de la firme déontologie.ca et ancien président de l'Institut de la planification financière du Québec.

Le label sera une solution à «coûts nuls» puisque les conseillers bénéficieront d'un rabais de 5% sur le prix de leur assurance responsabilité professionnel, sans compter des escomptes de volumes, dans le cadre d'une entente avec La Turquoise Pro.

Appui de taille

Déjà, le nouveau label bénéficie d'un appui de taille. «On va inciter nos conseillers à devenir membres du RICIFQ et à obtenir le label. Ça vient mettre un sceau de crédibilité sur la profession des conseillers financiers indépendants au Québec», a dit James McMahon, président de Force financière Excel.

Depuis sa fusion avec le Groupe financier Horizons, en février dernier, ce réseau de conseillers autonomes occupe le premier rang au pays, avec 4500 conseillers au Canada, dont 2000 au Québec.

Le Québec compte 32 000 conseillers financiers qui possèdent un permis de l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans cinq grandes catégories: courtage en épargne collective, planification financière, assurance de personnes, assurance collective de personnes et courtage en plans de bourses d'études.

La majorité travaille pour une grande institution financière. Mais environ 8000 conseillers sont des indépendants qui travaillent sous une vingtaine de bannières, comme Peak, Mica ou Excel.

La CSF

Tous les conseillers, indépendants ou non, sont membres de la Chambre de la sécurité financière qui veille déjà à la formation et à la déontologie. Les conseillers doivent suivre de 30 à 50 heures de formation, par cycle de deux ans, dont 10 heures en déontologie.

«On est contents qu'un autre cours s'ajoute», a indiqué le président de la Chambre, Luc Labelle. «Mais il ne faudra pas laisser entendre que ceux qui ont le label sont plus éthiques que les autres. Tout le monde a l'obligation d'être conforme», dit-il.

Ce printemps, la Chambre a annoncé qu'elle songeait à distinguer, voire à séparer, ses deux grands mandats, soit sa mission de protection du public et son rôle d'association professionnelle qui est assumé par 20 sections régionales, après avoir reçu une recommandation en ce sens de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques.

«Nous, on tend la main à ces sections-là pour leur proposer de s'unir à nous, derrière l'idée de l'éthique professionnelle, mais aussi pour être un regroupement fort. On est déjà actifs et bien implantés», a dit M. Lemoine. Fondé en 2006, le RICIFQ compte 600 membres.