La Banque de Montréal (T.BMO) a déjoué les prévisions les plus optimistes en réalisant un bénéfice net de 745 millions pour la période de février, mars et avril.

Au deuxième trimestre l'an dernier, la Banque avait engrangé 358 millions.

Le bénéfice net par action avant amortissement s'élève à 1,28$ alors que la prévision médiane s'élevait à 1,10$. L'an dernier, il était de 61 cents.

«Ces résultats seront interprétés comme un bon botté d'envoi de la saison des résultats, estime Michael Goldberg, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins. Les investisseurs vont gager que les autres banques aussi vont battre les prévisions.» On spécule déjà que le présent trimestre pourrait être le meilleur depuis le printemps 2008.

L'action de BMO a pris plus de 3% dès l'annonce des résultats. Elle termine à 60,26$, en hausse de 1,55$ ou 2,64%.

L'institution financière a choisi de reconduire à 70 cents par action son dividende trimestriel, malgré ses résultats. Il faut rappeler que le paiement du dividende avait grugé une partie inquiétante de ses bénéfices au moment où la crise financière faisait rage.

La situation s'est nettement redressée. Le rendement des capitaux propres a doublé et atteint 16,4%.

La capitalisation est aussi solide avec un ratio de 13,27% du capital de première catégorie (tier one).

Il s'agit d'une cinquième hausse du bénéfice trimestriel d'affilée. Au premier trimestre, il s'était élevé à 657 millions. «Nos résultats se résument ainsi: un revenu net fort élevé, la progression continue de nos revenus et la baisse des dotations à la provision pour pertes sur créances, ce qui rend compte de l'amélioration constante des conditions de crédit», a déclaré Bill Downe, président et chef de la direction de BMO.

La diminution de 123 millions de sa provision pour pertes sur créances est nettement plus forte que prévu.

Les résultats étonnants s'appuient quand même avant tout sur une progression de 16% des services auprès des particuliers et des entreprises au Canada, qui ont dégagé un profit de 396 millions.

La gestion privée a dégagé 118 millions ("64%) et la filiale BMO marchés des capitaux, 259 millions ("38%).

Seule la rentabilité des activités américaines de services bancaires aux particuliers et aux entreprises a reculé de 31% à hauteur de 45 millions américains.

Au cours du trimestre, la Banque a acquis les actifs d'une banque située en Illinois auprès de la Federal Deposit Insurance Corporation. Outre 52 succursales qui portent désormais l'enseigne Harris Bank, le bras américain de BMO basé à Chicago, l'institution s'enrichit de 2,2 milliards US en dépôts et de 2,5 milliards US en actifs.

BMO marchés des capitaux, la filiale de valeurs mobilières, a quant à elle participé à 119 émissions au cours du trimestre, dont 59 en actions.

BMO paraît peu vulnérable aux déboires de l'euro-quintette PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne), qui représente environ 1% de son capital.

La saison des résultats se poursuit aujourd'hui avec l'entrée en piste de Banque Royale, Toronto-Dominion et CIBC.

BMO: UN RENDEMENT IMPRESSIONNANT

RÉSULTATS DU 2e TRIMESTRE/ VARIATION DEPUIS 1 AN

Profit net 745 millions/ +387 millions

Profit par action 1,26$/ +0,65$

Rendement du capital 16,4%/ +8,3%