Le groupe américain de services financiers American Express a indiqué jeudi qu'il allait prendre de nouvelles mesures de restructuration après avoir enregistré une chute de 63% de son bénéfice net (part du groupe) au premier trimestre, à 361 millions de dollars.

«Nous continuons d'être très prudents face à la conjoncture économique et nous prévoyons d'engager des mesures complémentaires de réorganisation au deuxième trimestre pour nous aider à réduire nos coûts opérationnels», a souligné son PDG Kenneth Chenault, cité dans un communiqué.

«Notre but est de générer des bénéfices supérieurs au montant de notre dividende et d'être en mesure de saisir les opportunités qui se présenteront lorsque l'économie commencera à rebondir», a ajouté M. Chenault.

Le bénéfice de 361 millions de dollars s'entend après versement à l'État de 72 millions de dollars d'intérêts, pour rémunérer l'apport en capital dont Amex a bénéficié à la fin de l'année. En excluant ce facteur, AmEx a dégagé un résultat de 437 millions de dollars, en retrait de 56%.

M. Chenault, comme la plupart de ses collègues secourus à l'automne par les autorités, a manifesté son intention de rembourser l'aide de l'État. Grâce à l'obtention du statut de banque, AmEx avait pu obtenir 3,39 milliards de dollars à la fin de l'année dernière.

Le chiffre d'affaires de l'émetteur de cartes de crédit a fortement reculé, de 18% (à 5,9 milliards de dollars) sur ces trois mois, alors que les Américains se serrent la ceinture face à une crise économique qui se prolonge.

Mais le groupe est resté nettement rentable, contrairement à l'un de ses concurrents, CapitalOne, qui a annoncé des pertes en début de semaine.

«Alors que certains acteurs du marché de la carte de crédit ont subi des pertes substantielles, nous sommes restés solidement bénéficiaires grâce, en partie, à la flexibilité dont nous avons fait preuve pour nous adapter à un environnement économique très difficile et à la diversité de nos activités», s'est félicité le patron du groupe américain.

Le bénéfice par action s'est établi pour les trois premiers mois de l'année à 32 cents, en fort retrait sur les 89 cents réalisés un an plus tôt, mais cette performance est très supérieure aux 12 cents attendus par le marché.

De fait, l'action d'AmEx bondissait dans les échanges électroniques suivant la fermeture de Wall Street, gagnant 5,82%, à 22,19 dollars.

En dépit de certains signes récents d'amélioration en matière d'impayés, AmEx estime que les provisions nécessaires vont encore s'accroître fortement au deuxième trimestre, encore un peu au troisième avant de se stabiliser au quatrième. Le taux de provisionnement du groupe sur son encours aux États-Unis est monté à 8,5% fin mars, contre 7,0% fin décembre et 4,5% il y a un an.

L'activité «carte de crédit» aux États-Unis est déjà tombée dans le rouge au premier trimestre, sous l'effet d'une chute de ses commissions et d'une poussée de ses provisions: elle a perdu 25 millions de dollars sur ces trois mois, alors qu'elle avait été bénéficiaire de 523 millions il y a un an.

AmEx a toutefois souligné la solidité de son bilan, qui devrait lui permettre, selon lui, de passer cette mauvaise passe: son ratio de fonds propres «durs» était de 14,8% en fin de trimestre et son ratio de fonds propres «corporels» (excluant les écarts d'acquisition) de 10,1%, bien supérieur à celui de la plupart des banques du pays.